Taxation du gazole : l'article de loi qui inquiète les entrepreneurs du BTP

L'article de loi prévoit l'alignement de la taxation du gazole des engins de chantier sur celui qu'utilisent les automobilistes (photo d'illustration).
L'article de loi prévoit l'alignement de la taxation du gazole des engins de chantier sur celui qu'utilisent les automobilistes (photo d'illustration). © JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
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Olivier Samain, édité par Margaux Lannuzel
La fin annoncée d'un allègement fiscal permettant de payer moins cher le gazole des engins de chantier va représenter "entre 1 et 2% de charges en plus", assure le président de la fédération française du bâtiment. 

Il n'y a pas que les automobilistes qui s'agitent contre la hausse des taxes sur les carburants : les professionnels du BTP sont eux aussi vent debout contre un article qui devrait être très prochainement voté dans le projet de loi de finances. Il prévoit de supprimer un allègement fiscal dont ils bénéficient depuis de nombreuses années pour payer moins cher le gazole de leurs engins de chantier.

Une taxation bientôt alignée. Au cœur du dossier : un carburant que les entrepreneurs du BTP appellent toujours "le rouge", même si ce n'est plus sa couleur depuis des années. De fait, ce gazole, autrefois, était teinté en rouge pour permettre aux gendarmes de démasquer les petits malins qui remplissaient le réservoir de leurs camions et de leurs voitures, alors qu'il n'est autorisé que pour les engins de chantier. Mais voilà : le "rouge" devrait perdre l'avantage fiscal dont il bénéficiait : le projet de loi de finances prévoit d'aligner sa taxation sur celle du gazole classique, celui qu'on utilise pour se déplacer. 

Les automobilistes vent debout contre la hausse des prix du carburant

"Entre 1 et 2% de charges en plus". Pour Jacques Chanut, président de la fédération française du bâtiment, les entreprises du BTP n'avaient pas besoin de ça. "La fin de cette exonération, cela représente 500 millions d'euros de charges en plus pour les entreprises de bâtiment et de travaux publics, dès l'année prochaine", assure-t-il auprès d'Europe 1. "C'est une catastrophe parce que ça va représenter pour nos entreprises, selon leur activité, entre 1 et 2% de charges en plus. Or la marge moyenne des entreprises de bâtiment est entre 1,5 et 2,5%."