SNCF : Raymond Soubie "ne croit pas" à un mouvement de grève comme en 1995

Raymond Soubie a été conseiller social de Nicolas Sarkozy.
Raymond Soubie a été conseiller social de Nicolas Sarkozy. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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J.R. , modifié à
Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, ne croit pas à une mobilisation de grande ampleur des cheminots contre les réformes gouvernementales, comme en 1995.
INTERVIEW

La réforme de la SNCF, présentée lundi par le Premier ministre Édouard Philippe, fait ressurgir le spectre des grèves de 1995. A l’époque, la mobilisation des cheminots avait paralysé la France pendant près de trois semaines, forçant le gouvernement Juppé a reculé. Un mouvement similaire peut-il se produire dans les prochaines semaines ? "Je ne le crois pas", a assuré Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, lundi sur Europe 1.

"Les cheminot savent qu’ils ne sont pas très populaires." Sophie Fay, chef du service économie à L’Obs, abonde dans le même sens. "On n’est plus du tout dans le même contexte qu’en 1995. Les cheminots savent très bien qu’après les problèmes à la gare Montparnasse et à la gare Saint-Lazare, ils ne sont pas très populaires", a estimé la journaliste.  

"Là, on a vu que les salariés du privé ne se sont pas mobilisés pour les ordonnances travail, alors pourquoi le feraient-ils pour les cheminots ? On voit difficilement comment vont se faire les convergences, à part avec les fonctionnaires dont le statut est aussi mis sur la table", a poursuivi Sophie Fay.

"On demande aux cheminots un effort considérable." Pour la journaliste, comme pour Raymond Soubie, les cheminots vont tout de même faire grève. "Il faut s’attendre à des conditions de transport difficiles. On demande aux cheminots un effort considérable. C’est normal qu’ils se mobilisent", a analysé Sophie Fay.

"Il n’y a pas d’exemple, dans l’histoire de l’entreprise, où une réforme la concernant n’a pas entraîné de jours de grève", a conclu Raymond Soubie. La CGT-Cheminots, le premier syndicat à la SNCF, s’est dit prêt à mener "un mois de grève" pour "faire plier le gouvernement".