SNCF : la CGT-cheminots veut poursuivre la grève sur juillet-août, mais avec "un calendrier plus allégé"

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Romain David , modifié à
Interrogé par Europe 1, Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT-cheminots entend maintenir la mobilisation contre la réforme ferroviaire au moins jusqu'à la rentrée.
INTERVIEW

Tant pis pour l'unité. La CGT souhaite continuer la grève à la SNCF au delà du mois de juin, quand les autres syndicats de cheminots, à l'exception de SUD-Rail, se sont prononcés pour la fin de la mobilisation malgré leur opposition à la réforme du rail définitivement adoptée la semaine dernière. "Mon souhait, puisque nous n'avons pas les garanties demandées aux gouvernement, au patronat ferroviaire et à l'entreprise, c'est de poursuivre sur juillet et août, avec un calendrier qui n'aura pas la même forme, qui sera plus allégé que ces trois derniers mois, mais qui permettra de maintenir la mobilisation", déclare mercredi à Europe 1 Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT-cheminots.

Les vacances des Français menacées ? Alors que de nombreux usagers ont déjà acheté des billets de train pour la période estivale, le syndicaliste assure qu'il ne s'agit pas de les empêcher de partir en vacances. "La question des jours de grève ne sera pas forcément ciblée sur des départs en vacances", précise-t-il. Il évoque notamment une éventuelle journée de mobilisation le 11 juillet, en marge d'un réunion du comité central "sur un nouveau plan fret qui purgerait l'activité de la moitié de ses effectifs et écrémerait les trafics".

Le contenu des ordonnances. Alors que les parlementaires ont définitivement adoptée jeudi le projet de loi "pour un nouveau pacte ferroviaire", Laurent Brun espère encore peser sur le contenu des ordonnances qui vont permettre au gouvernement de réformer directement la SNCF. "C'est une loi d'habilitation à écrire des ordonnances. Il reste quatre séries d'ordonnances à écrire, y compris sur la concurrence, et neuf décrets doivent être écrits sur cette loi", rappelle-t-il. "En fonction de ce qu'il y a d'écrit dans ces ordonnances ou dans cette loi, on aggrave la situation ou on l'améliore", relève-t-il. "On est sur notre faim sur plein d'autres sujets", ajoute encore Laurent Brun, évoquant notamment la question du développement du fret, et celle du financement du système ferroviaire, lourdement endetté.

"Le plus grand conflit de l'histoire de la SNCF". Lors de la dernière séquence de grève, le 18 juin, seuls 10,8% des cheminots étaient encore mobilisés, selon les chiffres de la SNCF. "On est à 32 jours de grève, il est normal que la mobilisation s'étiole […]. On n'est pas étonné qu'il y ait un affaiblissement sur une mobilisation intensive. Néanmoins, cela reste le plus grand conflit de l'histoire de la SNCF, et en face nous avons un gouvernement qui reste particulièrement violent et intransigeant", plaide Laurent Brun.