Scandale d'airbags défectueux : Takata annonce avoir déposé le bilan

Takata a été endettée après une campagne massive de rappels de ses produits défectueux.
Takata a été endettée après une campagne massive de rappels de ses produits défectueux. © BILL PUGLIANO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec agences , modifié à
Impliqué dans un vaste scandale d'airbags défectueux qui a coûté la vie à seize personnes, le fabricant japonais Takata a annoncé lundi avoir déposé le bilan.

L'équipementier automobile japonais Takata, au cœur d'un scandale d'airbags défectueux et lourdement endetté, a annoncé avoir déposé le bilan lundi. "Nous avons déposé le bilan à la fois auprès d'un tribunal de Tokyo et aux États-Unis", a indiqué un porte-parole de Takata, à l'issue d'un conseil d'administration.

Dans un communiqué, le groupe a précisé avoir conclu un accord pour vendre ses activités à Key Safety Systems (KSS), un équipementier américain contrôlé par le chinois Ningbo Joyson Electronic, pour le montant de 175 milliards de yens (1,4 milliard d'euros). La compagnie japonaise laisse derrière elle une ardoise de plus de 1.000 milliards de yens (plus de 8 milliards d'euros), d'après le Nikkei, ce qui marquerait la plus importante faillite d'un industriel dans le Japon d'après-guerre.

Le titré radié de la bourse de Tokyo. Takata pourrait poursuivre temporairement ses activités d'airbags afin de fournir les pièces nécessaires aux rappels, ont annoncé les deux sociétés. Ce dépôt de bilan laisse cependant des questions en suspens. Honda Motor, le premier client de Takata, a annoncé lundi qu'aucun accord définitif n'avait été conclu quant aux responsabilités du groupe dans les rappels de véhicules équipés d'airbags défectueux. Honda, qui prévoit de continuer les discussions avec son fournisseur, dit anticiper des difficultés. La Bourse de Tokyo a annoncé que le titre Takata serait radié à compter du 27 juillet. La cotation du titre a été suspendue lundi.

Au moins seize décès et plus de 180 blessés. Les airbags défectueux fabriquées par le groupe japonais, vieux de plus de 80 ans, ont été liés à au moins seize décès et plus de 180 blessés dans le monde entier. Environ 100 millions d'airbags ont été rappelés en près de dix ans. Le prix lié à ces rappels pourrait, selon des sources au sein du secteur, atteindre 10 milliards de dollars (8,9 milliards d'euros).