Sapin : les pilotes d'Air France n'ont "pas l’air de vouloir trouver une solution"

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INTERVIEW -  "Il faut que tout le monde s’adapte" pour permettre de sauver Air France, a souligné le ministre des Finances Michel Sapin.

Dans le bras-de-fer engagé entre les pilotes de ligne et la direction d'Air France, le gouvernement a visiblement choisi son camp. "Une catégorie minoritaire, les pilotes, n'a aujourd’hui pas l’air d’être dans le dialogue, elle n'a pas l’air de vouloir trouver une solution", a regretté Finances Michel Sapin, dimanche lors du Grand Rendez-vous Europe 1 – Le Monde - iTÉLÉ. Et ce dernier d'ajouter : "quand le dialogue est bloqué par une  minorité sur des visions purement individuelles et corporatistes, oui, cela peut mettre en danger l’entreprise".

Air France, une compagnie qui peine à se réformer. Air France traverse à nouveau dans une zone de turbulences : n'ayant pas réussi à convaincre les syndicats de pilotes d'adhérer à son plan de productivité baptisé "Perform 2020", la direction a menacé de fermer certains vols et d'annuler plusieurs commandes d'avions. La direction doit dévoiler ce plan B lundi, journée marquée par ailleurs par un mouvement de grève des pilotes. Pour rappel, le plan Perform 2020 prévoit de faire voler les pilotes de lignes une centaine d'heures supplémentaires par an pour aligner leur charge de travail sur celui de la concurrence. Un effort jugé d'autant plus indispensable que les pilotes de ligne sont la seule catégorie de personnel à ne pas avoir respecté ses engagements précédents

"J’espère que tout le monde est bien conscient, tout le monde parmi le personnel d’Air France, que si rien n’est fait, Air France est en très grandes difficultés", a prévenu Michel Sapin. A ses yeux, la compagnie est condmanée à se réformer. "C’est simplement bouger pour s’adapter à un monde de la concurrence, et non de l’exploitation. Chacun doit bouger, beaucoup d’autres personnels au sein de cette compagnie ont considéré qu’il était nécessaire de bouger et certains ont souffert. Il faut que tout le monde s’adapte", a-t-il détaillé.

Puis le ministre s'est montré plus explicite en pointant du doigt les syndicats de pilotes de lignes : "une catégorie minoritaire, les pilotes, n'a aujourd’hui pas l’air d’être dans le dialogue, elle n'a pas l’air de vouloir trouver une solution", a-t-il dénoncé, avant d'ajouter : "quand le dialogue est bloqué par une  minorité sur des visions purement individuelles et corporatistes, oui, cela peut mettre en danger l’entreprise".