PSA : une semaine en enfer

La direction de PSA doit participer jeudi à une réunion avec l'Etat et les syndicats sur l'avenir du site d'Aulnay-sous-Bois.
La direction de PSA doit participer jeudi à une réunion avec l'Etat et les syndicats sur l'avenir du site d'Aulnay-sous-Bois. © Reuters
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Thomas Morel, avec AFP , modifié à
Sauvetage de la banque, alliance avec GM, Aulnay : PSA doit multiplier les annonces stratégiques.

C’est un calendrier bien chargé qui attend les dirigeants du groupe automobile PSA dans les jours à venir. D’abord avec la publication de résultats trimestriels mercredi, qui devraient ressortir en baisse après la chute des ventes de véhicules. Les analystes attendent un chiffre d’affaires en baisse de 5 à 6 %, soit 12 milliards d’euros de moins qu’en 2011. Mais ce sont surtout les décisions stratégiques qui sont attendues, sur le sauvetage de la filiale bancaire, l’alliance avec General Motors et les négociations sur l’avenir de l’usine d’Aulnay-sous-Bois

• Une banque à bout de souffle : Premier dossier, le sauvetage de la banque du groupe, Banque PSA Finance (BPF). Cette filiale, dont l’activité principale est de proposer aux clients de Peugeot-Citroën des crédits automobile, doit rembourser plusieurs milliards d’euros à ses propres créanciers mais n’en a pas les moyens. La baisse brutale de sa note par les agences de notation l’a également fragilisée sur les marchés, à tel point qu’elle doit aujourd’hui demander l’aide du gouvernement pour éviter la faillite.

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Une réunion sur ce thème s’est tenue lundi soir à Matignon, au terme de laquelle l’Etat aurait selon certaines sources accepté l’idée d’une garantie de 5 à 7 milliards. Une aide qui doit, pour Arnaud Montebourg, s’accompagner de contreparties. Mardi matin, dans Libération, le ministre du Redressement productif demande ainsi de nombreux efforts à PSA pour éviter les licenciements massifs : "zéro salarié à Pôle Emploi", "reformatage" du plan social de l’usine d’Aulnay-sous-Bois et réduction des suppressions de postes dans le département recherche et développement.

Le ministre exige également de PSA des changements dans la structure de direction de l’entreprise : "Je souhaite que les salariés entrent au conseil de surveillance afin d’introduire davantage d’équilibre dans les décisions stratégiques. Je souhaite également qu’un administrateur indépendant puisse assurer un lien avec l’Etat au conseil de surveillance", a-t-il expliqué.

• Des liens resserrés avec General Motors : Le sauvetage de la BPF n’est que la première étape du marathon des dirigeants de PSA. Mercredi, la direction doit présenter aux syndicats, lors d’un comité de groupe européen, le détail des projets de partenariat avec General Motors. Selon certains observateurs, ce partenariat pourrait prendre la forme de lignes de production communes à PSA et Opel, la filiale allemande de GM.

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Pour les délégués syndicaux, c’est probablement l’annonce la plus importante de la semaine. "Aujourd’hui, on est dans l’inconnu sur les implications industrielles de l’alliance. Or les projets communs avec GM constituent un élément important, car l’avenir de PSA se calera dessus", explique Xavier Levasseux, représentant CFDT chez le constructeur. La fusion de lignes de productions entraînerait ainsi inévitablement des suppressions de postes, que ce soit en France ou en Allemagne.

• Et Aulnay dans tout ça ? La journée de jeudi enfin doit être consacrée aux négociations tripartites Etat-syndicats-PSA sur les coupes claires dans les effectifs annoncées cet été. 8.000 postes devraient ainsi être supprimés en France, dont 3.000 sur le seul site d’Aulnay-sous-Bois, dont le groupe voudrait totalement se séparer. Certains syndicats et le gouvernement espèrent obtenir une réduction du nombre total de suppression de postes. D'autres s'y sont résolus et entendent surtout batailler pour obtenir un accord-cadre sur les conditions de départ, notamment financières.