Google devient Alphabet : pourquoi cette transformation ?

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HIGH-TECH - Le géant du web a annoncé lundi soir qu’il changeait d’organisation : Google ne sera désormais plus qu’une filiale d’une holding baptisée Alphabet.

Google n’est plus qu’une filiale parmi tant d’autres : le géant du web a annoncé lundi soir une vaste réorganisation qui va se traduire par la création d’une maison-mère, baptisée Alphabet, et dont Google sera dépendant. Les deux fondateurs de Google gardent néanmoins la main sur la nouvelle structure : Sergey Brin va devenir président d'Alphabet et Larry Page son directeur général. A quoi donc ce changement va-t-il servir ?

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 Pour mettre en valeur les autres sociétés du groupe. Pour le grand public, Google est synonyme de moteur de recherche, voire des services qui y sont liés (Gmail et YouTube pour les plus connus). Mais depuis sa création, le groupe s’est énormément développé et a utilisé ses bénéfices pour développer de nouveaux métiers : la recherche scientifique pour rallonger l’espérance de vie (Calico), la fourniture d’accès à Internet par la fibre (Fiber), la recherche pure (Google X) ou encore la conception d’objets connectés pour la maison (Nest).

Autant d’entreprises qui n’étaient pas assez mises en avant et vont acquérir une meilleure visibilité en étant séparées de Google "canal historique". "Notre entreprise fonctionne bien aujourd'hui, mais nous pensons que nous pouvons la rendre plus claire et plus responsable. Nous créons donc une nouvelle société appelée Alphabet", a ainsi annoncé le directeur général de Google.

Une réorganisation que résume bien cette infographie :

Pour permettre à chaque filiale d’être mieux pilotée. Non seulement ce changement va permettre aux autres marques du groupe d’être plus visibles, mais aussi plus efficaces : chacune sera désormais plus autonome et dirigée un patron dédié/spécifique. Cette réforme est donc censée améliorer la gouvernance en accordant à chaque structure un peu plus d’autonomie.

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 Pour plaire aux investisseurs. Non seulement cette réorganisation va permettre de mieux identifier les différentes branches de l’empire Google, mais aussi de rassurer les investisseurs. Pour ces derniers, une société qui accumule trop de métiers différents prend le risque de se disperser, de perdre en efficacité et en capacité d’innovation... et donc de perdre de sa valeur.

En séparant toutes ses filiales, le groupe devient donc plus lisible pour les investisseurs mais pas seulement : en isolant chaque branche, il peut également se séparer plus facilement de l’une d’elles si les choses tournent mal. Ou, au contraire, la rendre autonome – voire la faire entrer en Bourse – si elle grandit suffisamment. Sans oublier une évolution décisive : les investisseurs vont enfin pouvoir décortiquer les performances de Google, dont les résultats seront publiés séparément.

Pour permettre au grand patron d’assouvir ses passions. Cette réorganisation s’accompagne d’un autre changement de taille : la nomination de Sundar Pichai au poste de directeur général de Google. Une nouvelle direction qui doit permettre à l’actuel directeur général et cofondateur du groupe, Larry Page, de s’occuper d’autres projets. Ce que l’intéressé a reconnu lundi : "je me sens très fortuné d'avoir quelqu'un d'aussi talentueux que lui (Sundar Pichai, ndlr) pour diriger un Google légèrement aminci, et ceci me libère du temps pour continuer à faire grandir nos aspirations".

Directeur général de l’entreprise à sa fondation en 1998, Larry Page a en effet laissé son fauteuil en 2001 pour le confier à un manageur expérimenté. Un poste qu’il a repris en 2011 mais nécessite de s’y consacrer à plein temps, alors que ce dernier est plus intéressé par les projets à construire ex nihilo que par la gestion. En devenant directeur général de la nouvelle holding Alphabet, Larry Page conserve donc un pouvoir de décision tout en redevenant libre de s’investir dans la branche innovation du groupe. Une entité baptisée Google X et dont l’objectif est de mettre au point des inventions pouvant constituer une rupture technologique, comme ce fut le cas avec Internet.