Les "cars Macron" sillonnent les routes de France depuis bientôt trois ans et avec eux, un nuage de pollution. Mais Flixbus, l'un des grands acteurs du marché a peut-être trouvé un début de solution : il lance jeudi une liaison régulière par car électrique entre Paris et Amiens, une première mondial pour un trajet de plus de deux heures, selon la compagnie. Trois allers-retours seront proposés tous les vendredis, samedis et dimanches, un peu moins le reste de la semaine. Ces cars sont fabriqués par la marque chinoise Yutong et pour cause, aucun constructeur européen n’offre les mêmes performances. Europe 1 a fait le trajet à bord.
Du silence. Ce qui frappe, avant même le départ, c'est que s’il n’y avait pas le mot "électrique" en majuscule sur la carrosserie, on croirait voir un car classique. En revanche, quand son chauffeur Philippe Lucas démarre, le passager n’entend rien du tout. "Vous écoutez le bruit, c'est juste la ventilation. Les usagers à bord peuvent communiquer beaucoup plus facilement sans avoir à hausser le ton. On peut écouter plus facilement la musique ou la radio", explique-t-il. Sur cette ligne, le car parcourt 150 kilomètres jusqu'à Amiens. A l'intérieur, les prises USB et le Wi-Fi fonctionnent.
Un investissement plus lourd. Pourtant, un détail a disparu à l’arrière du car. "Les batteries prennent de la place et ce que l'on a du faire dans ce véhicule, c'est enlever les toilettes. On voulait absolument garder la place pour les bagages donc c'est la seule concession que nous avons fait", explique Yvan Lefranc-Morin, patron de Flixbus France. Autre contrainte, les trajets sont limités à 250 kilomètres, sachant que la recharge du car dure ensuite quatre heures. L’investissement est plus lourd aussi : 400.000 euros pour un car électrique, contre 300.000 euros pour un diesel, mais le patron y croit. "Un aller Paris - Amiens ça coûte 70 euros quand on fait le plein d'essence c’est à peu près 15 euros pour l'électricité", dit-il.
Premier trajet jeudi. Sur le trajet, l’autoroute est fermée à un endroit. Le car est obligé de faire un gros détour, mais le chauffeur rassure sur l’état de la batterie. "Il nous reste 50%, on est très large. Il nous reste de quoi faire environ 120 kilomètres", explique-t-il. Après 3 heures de route au lieu des 2h15 prévues, les passagers arrivent à Amiens. Les premiers vrais clients ont un billet pour jeudi 8h30 à La Défense.