Manuel Valls attendu de pied ferme par les éleveurs du Gers

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© JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
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N.M. avec AFP , modifié à
Après neuf jours de mobilisation, les éleveurs doivent rencontrer le Premier ministre qui se rend mercredi à Marciac, dans le Gers. 

La mobilisation continue mercredi. Les éleveurs ont notamment mené des opérations de vérification de la provenance des produits chez des grossistes et des acteurs de la restauration collective, en Bretagne et en Bourgogne. Dans le Gers, le Premier ministre Manuel Valls doit rencontrer des exploitants.

Marciac chauffée à blanc. Les agriculteurs se sont invités au plus important festival de jazz de France qui se déroule à Marciac depuis lundi. Mardi, ils ont installé des barrages filtrants à l'entrée de la ville afin d'empêcher la visite attendue du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. Certains distribuaient des tracts où était inscrit "WANTED" au-dessus d'une photo du ministre. Des bottes de foin arboraient des pancartes "Le Foll démission".

Manuel Valls est attendu dans la soirée à Marciac, dans le cadre de sa tournée dans le département. "Nous parlerons du Gers. Nous sommes un département pauvre et nous pratiquons la polyculture", explique téléphone la présidente des Jeunes Agriculteurs du Gers, Emeline Lafon, qui verra le Premier ministre avec une vingtaine d'agriculteurs en milieu d'après-midi dans le village de Castelnavet. Stéphane Le Foll, qui devait accompagner Manuel Valls, se rendra finalement en Corse, dans le cadre d'une visite consacrée à la bactérie tueuse d'oliviers.

Les agriculteurs ont en outre "contrôlé l'ensemble des restaurants de la ville", a déclaré le président de la FDSEA du Gers, Bernard Malabirade. "On a trouvé de la viande de toutes provenances. On a mis une affichette devant certains restaurants, 'viande de nulle part' ou 'viande d'ici' si elle était française", a-t-il précisé. Selon les éleveurs du Gers, 350 d'entre eux se sont mobilisés mardi pour cette action. Aucun incident n'a été à déplorer.

Grossiste et restauration collective visés. Des actions similaires ont été menées en Bretagne et en Bourgogne. Dans les Côtes-d'Armor, des grossistes de la restauration collective ont été visés pendant la nuit par plusieurs centaines d'agriculteurs, qui ont contrôlé l'origine des produits avant d'incendier des déchets devant l'un des sites. A Dijon, des agriculteurs ont visé la restauration collective d'un centre des impôts et du CHU, où ils ont, là aussi, vérifié la provenance des produits utilisés. 

Ce que les agriculteurs ont déjà obtenu. Mercredi dernier, alors que la mobilisation des éleveurs en était à son quatrième jour, le gouvernement a annoncé un plan d'aide de 600 millions d'euros comprenant des reports et allègements de charges, des restructurations de dettes et diverses mesures pour valoriser la viande française à l'export mais aussi en France. Vendredi, c'est la filière du lait qui a pu obtenir une avancée : la hausse du prix de vente de 4 centimes par litre. Mardi enfin, une rencontre entre représentants agricoles et représentants du secteur bancaire a permis aux jeunes éleveurs d'obtenir le droit de rembourser leurs dettes plus tard. Par ailleurs, un sommet européen des ministres européens de l'Agriculture aura lieu le 7 septembre prochain.