Les trains Intercités à l’aube d’une profonde réorganisation

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avec Pauline Jacot , modifié à
TRANSPORTS - Des investissements mais aussi une profonde réorganisation : le ministre des transports Alain Vidalies a dévoilé mardi sa feuille de route sur l’avenir de ces trains.

Après le constat, place aux propositions. Depuis la fin mai et la remise d’un rapport très critique sur l’état des lignes Intercités (ex-Corail et Téoz), le gouvernement planche sur une profonde réforme de ce réseau. Mardi, le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a commencé à esquisser le plan de l’Etat. Une réponse qui repose sur deux piliers : des investissements là où c’est nécessaire, mais aussi la fermeture de certaines lignes.

Le constat : un réseau à l’efficacité limitée. Rendu fin mai, le rapport de la commission Duron n’était pas tendre avec les lignes Intercités : une qualité de l'offre qui se dégrade, des temps de parcours qui augmentent, une régularité qui recule, des doublons avec d’autres lignes, etc. Un sombre tableau auquel s’ajoute un déficit chronique (330 millions d'euros en 2014 et potentiellement 450 millions en 2016). Le rapport préconisait donc de réformer vite et profondément  ces trains dits "d'équilibre du territoire", puisqu’ils sont censés effectuer les liaisons qui ne sont assurées ni par les TER ni par les TGV.

Une réponse à apporter avant la fin de l’année ? Un tel constat ne peut qu’inciter l’Etat à faire évoluer le modèle Intercité. Or, le temps presse : une nouvelle convention entre l’Etat et la SNCF doit être signée d'ici décembre 2015, date d'expiration de l'actuelle convention. Cette nouvelle feuille de route devra donc "laisser la place à des évolutions".

Seules les grandes lignes ont été annoncées mardi par Alain Vidalies. "Ces trains perdent chaque jour du terrain face aux nouvelles offres de mobilité qui se développent et séduisent les clients", a-t-il rappelé, avant de marteler : "depuis 2011, c'est près de 20% de voyageurs en moins".

Des fermetures de lignes de plus en plus probables. Le scenario redouté par certains élus locaux se précise : certaines lignes risquent bien d’être fermées. Le secrétaire d’Etat n’a pas précisé lesquelles, rappelant qu’une concertation avec les élus locaux aurait lieu, mais le rapport Duron préconisait bien de fermer les lignes qui font doublon avec un TER ou un TGV. Voire celles qui pourraient être remplacées à moindre coût par des navettes en bus. Le document évoquait notamment l’exemple des lignes Toulouse-Hendaye et Clermont-Ferrand-Béziers.

Les lignes de nuit devraient être particulièrement exposées à l'exception de deux d'entre elles : Paris-Briançon et Paris-Saint-Pierre-de-Carol ou Rodez, jugées indispensables en raison de l'absence d'offre alternative.

Et de l’argent pour les lignes stratégiques. En revanche, les lignes jugées les plus utiles bénéficieront d’investissements importants pour améliorer le service. Alain Vidalies a fait savoir que l'Etat allait investir 1,5 milliard d'euros afin de renouveler le matériel roulant sur les lignes principales, à l'exception des lignes de nuit. Ces fonds proviendront du budget de l'Agence de financement des infrastructures de transport.

L'investissement s'ajoute à celui de 510 millions déjà effectué, qui va aboutir à la livraison des premiers matériels en 2016 et aux quelque deux milliards d'euros qui vont être mobilisés d'ici 2020 pour la rénovation des lignes, en partenariat avec les régions dans le cadre des contrats de plan.