Attentats : les commerces (aussi) ont renforcé leur sécurité

© MIGUEL MEDINA/AFP
  • Copié
Elisabeth Assayag et , modifié à
VIGIPIRATE - Centres commerciaux et hypermarchés ont revu leur dispositif depuis les attentats.

Un consommateur qui ne se sent pas en sécurité consomme moins et les commerçants en sont bien conscients. Centres commerciaux, hypermarchés et boutiques de luxe ont donc revu leur politique en matière de sécurité depuis les attentats qui ont frappé la France mi-janvier. Effectifs renforcés, plan spécial de sécurité, etc. : pour la plupart des enseignes, il y aura un avant et un après Charlie Hebdo.

16.02.Videosurveillance.videoprotection.Camera.Espionnage.MARTIN BUREAU.AFP ARCHIVES.AFP.1280.640

© MARTIN BUREAU/AFP ARCHIVES/AFP

Les commerces revoient leur dispositif. Première conséquence visible d’un risque accru d’attentat : les agents de sécurité sont plus nombreux dans les magasins. Là où jusqu'à présent un seul agent suffisait, ils sont désormais trois, voire quatre. Le patron d'une des plus importantes enseignes de la grande distribution est catégorique : tous les tabous sont levés, y compris en matière de télésurveillance. Les plus grosses enseignes étudient même tous les scenarii possibles : prise d'otages, attaque par un déséquilibré, empoisonnement des produits alimentaires, etc.

"On a été inondé d’appels". Preuve de cette ambiance très particulière, le patron d’une importante entreprise de sécurité a confié à Europe 1 avoir vu ses commandes bondir de 20% en un mois. "On a été inondé d’appels pour nous demander des renforts, voire doubler les effectifs sur place", témoigne Elias Nara, qui dirige Triomphe Sécurité, avant de souligner qu’il a du mal à répondre à la demande. "Nous avons un métier très réglementé, aujourd’hui il faut des salariés diplômés avec une carte professionnelle. Nous avons eu des demandes qui dépassent les 400, 500 agents de sécurité et n’avons pu répondre qu’à environ la moitié de ces demandes".

"Je pense qu’on en est qu’au début". Les attentats ont donc changé la donne en matière de sécurité dans les commerces. Tous les professionnels du secteur sont catégoriques : ce n’est probablement que le début, d’autant que de nouveaux moyens technologiques arrivent.

"Vous pouvez avoir des portiques sécurité, des contrôleurs de métaux", précise Jean-Pierre Tripet, président du syndicat des entreprises de sécurité. Avant de préciser : "on va sur une demande de plus en plus accrue des agents de sécurité privée, c’est certain. On ne reviendra jamais en arrière, je pense qu’on en est qu’au début".

Preuve ultime : dans certaines sociétés, les managers essayent de sensibiliser l'ensemble des salariés au risque terroriste. Et pour ceux qui opèrent dans les lieux les plus à risque, des formations du personnel sont même envisagées.