L'avenir de William Saurin et Madrange menacé après la découverte de comptes truqués

William Saurin est la marque la plus connue du groupe Financière Turenne Lafayette.
William Saurin est la marque la plus connue du groupe Financière Turenne Lafayette.
  • Copié
avec AFP , modifié à
Un audit mené par le nouveau président du groupe a révélé un trucage courant sur plusieurs années. Les emplois sont menacés.

Le groupe agroalimentaire Financière Turenne Lafayette (William Saurin, Garbit, Madrange...) cherche des solutions pour préserver ses activités et ses emplois, après la publication d'un audit révélant que ses comptes étaient truqués "depuis plusieurs années", a-t-il annoncé mercredi. Cet audit a été diligenté par son nouveau président, Eric le Gouvello, nommé début décembre à la suite du décès le 30 novembre de Monique Piffaut, propriétaire et actionnaire unique de Financière Turenne Lafayette, a expliqué la société dans un communiqué.

Audit révélateur. "Les premières constatations laissent apparaître une présentation trompeuse des comptes depuis plusieurs années, dans un contexte très dégradé pour la filière agroalimentaire en général et pour certaines filiales du groupe en particulier", rapporte la société. "Il semblerait que ces tromperies n'avaient pour but que de maintenir le financement du groupe", assure toutefois une porte-parole tout en indiquant que l'audit n'est pas encore terminé.

Préserver l'emploi. La direction se mobilise aujourd'hui "pour rechercher les voies et moyens d'assurer la poursuite des activités et conserver les emplois des entreprises du groupe", assure la société dans son communiqué. Le groupe emploie au total 3.200 salariés sur 21 sites industriels. "Plusieurs pistes sont envisagées, parmi lesquelles la recherche de nouveaux moyens de financement, y compris au travers de l'ouverture du capital", poursuit le groupe.

Justice saisie. Le ministère des Finances a indiqué dans un communiqué séparé que "la justice avait été saisie du dossier pour mener les investigations nécessaires, et déterminer les responsabilités et les causes de ces pratiques". Surtout, l'État va assurer une aide en trésorerie au groupe agroalimentaire, pour lui éviter la liquidation judiciaire, ont indiqué les ministères de l'Agriculture et de l'Économie. "Concrètement, on mettra en oeuvre le soutien financier nécessaire pour accompagner l'entreprise. On regardera les montants nécessaires en fonction des besoins, et sur les modalités on examine ça dans les jours à venir", ont déclaré les cabinets de ces deux ministères.