L'amiante naturel, une facture salée pour les travaux publics

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Le chantier de la ligne du tramway 3 à Paris. © BERTRAND LANGLOIS / AFP
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NM , modifié à
La découverte de cet amiante naturel dans le bitume ralentit de nombreux chantiers en France, selon le journal "Les Echos".

La facture pourrait être salée pour les professionnels du BTP mais aussi pour les communes. L'amiante naturel, découverte en 2012 et présente massivement dans le bitume, ralentit en effet considérablement les chantiers, obligés d'appliquer des normes strictes, rapporte lundi le journal Les Echos.

De quoi parle-t-on ? L'actinolite est un amiante naturel que l'on trouve dans certaines carrières. Mais contrairement à l'amiante industriel et cancérigène qui, lui, est interdit depuis 1996, l'actinolite n'a été découvert qu'en 2012. Alors qu'elle a été utilisée massivement dans la confection des bitumes pour revêtir les routes, les études existantes sont pour l'heure incapables de dire si il est dangereux ou non pour la santé. Seule certitude, il peut être nocif en cas de dégagement dans les airs, soit lors de travaux.

Pourquoi pose-t-il problème ? C'est en faisant des prélèvements lors des chantiers que les autorités ont découverts l'actinolite. Par mesure de précaution, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a décidé d'appliquer alors le principe de précaution pour limiter la pollution. Par conséquent, les entreprises du BTP sont obligés de se plier à une réglementation particulière, une des plus strictes du monde, selon Les Echos. Le retrait de l'amiante naturel doit être fait par des entreprises certifiées et la gestion des déchets doit suivre un circuit plus complexe que celui de déchets plus classiques.

Des factures alourdies. Plusieurs chantiers en France ont été bloqués à cause de l'actinolite, rapporte Les Echos. À Paris, le problème est de taille avec 30 à 40% de la voirie concernée, soit 1.700 kilomètres. "Ce sujet nous a tous pris de court et a impacté tous les projets", explique au quotidien Didier Bailly, directeur général de la voirie et des déplacements dans la capitale. Par exemple, le prolongement de ligne du T3, censé relier la porte de La Chapelle à la porte d'Asnières, sera opérationnel fin 2018, contre fin 2017 au début. La facture, elle, s'est alourdie en conséquence, passant de 150 millions à 161 millions d'euros.