Michel Nalet, porte-parole du groupe Lactalis 6:42
  • Copié
A.D , modifié à
Lactalis, via son porte-parole Michel Nalet, "ne ferme pas la porte" à la discussion avec les éleveurs mais sans toutefois avancer ni chiffre sur ses marges ni date de rencontre. 
INTERVIEW

La révolte gronde chez Lactalis à Laval en en Mayenne. Étranglés par des prix d'achat très bas, plus de 400 producteurs de lait font le siège du premier groupe laitier mondial depuis lundi soir et réclament un juste prix d'achat. Michel Nalet, porte-parole du groupe Lactalis, était en direct sur Europe 1.

"Discussions". "Ils est hors de question de sous-estimer les difficultés des producteurs laitiers depuis plus de dix-huit mois. Le marché s'est globalement effondré du fait d'une surproduction française, européenne. Aujourd'hui, si les prix sont bas, c'est parce qu'il y a eu cette surproduction et donc une dégradation globale des prix." Une surproduction incontestée mais les éleveurs s'insurgent du fait que Lactalis achète leur lait moins cher que ses concurrents, une différence de 10 à 30 euros sur mille litres. "Le prix ne se traite pas dans les médias", souffle Michel Nalet, qui laisse néanmoins entrevoir un espoir aux éleveurs : "le groupe, bien entendu, est prêt à rouvrir les discussions". Il ajoute : "le prix du lait de juillet et août (256 euros les 1000 litres, ndlr) ne reflétera en rien le prix qui sera payé sur l'ensemble de l'année 2016."

Le porte-parole du géant industriel ne donne pas encore de rendez-vous aux éleveurs afin de négocier : "pour l'instant, je n'ai pas les modalités exactes des rencontres qui pourront avoir lieu mais nous n'avons jamais fermé notre porte", dit-il avant de rappeler le contexte difficile du marché et les prix encore plus bas dans d'autres pays européens. "Le sujet n'est pas de quelques euros, le sujet est d'essayer de trouver la porte de sortie de cette crise laitière", glisse-t-il.

"Rester discret sur ses résultats". Au-delà du prix, les producteurs reprochent au groupe son opacité et notamment le refus de publier ses comptes. "Aujourd'hui, si nous avions des marges phénoménales dans le secteur laitier, ça se saurait", se défend Michel Nalet. Le seul chiffre connu date de 2011 : une marge de 10,5%. "Ce n'est pas parce que des entreprises arrivent à se développer sur le plan national ou international qu'elles se trouvent sur des situations de marché favorables", réplique-t-il. Néanmoins, Lactalis paye une amende pour ne pas publier ses comptes, ce que ne nie pas l’intéressé : le groupe souhaite "rester discret sur ses résultats".