La taxe sur les résidences secondaires donne de l'air aux maires

© GREGORY BOISSY / AFP
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Anne-Laure Jumet et B.B
Initialement augmentée pour inciter les propriétaires à vendre ou à louer, la taxe sert surtout à mettre du beurre dans les épinards des mairies.

Pour se faire un peu d'argent, la taxe sur les résidences secondaires est la bienvenue dans plusieurs communes. Ce n'était pourtant pas forcément le but de cette mesure votée en novembre 2014. L'idée était d'augmenter le taux à 20% pour inciter les propriétaires à vendre ou à louer leur maison de vacances, en tout cas éviter qu'elle reste vide dans des zones où il y a une forte demande, comme à Paris par exemple. Mais en ce début d'été, on se rend compte que les motivations des maires sont ailleurs.

Le Sud Ouest a compris le truc. En regardant la carte de France, c'est plutôt dans le Sud Ouest qu'il faut jeter un œil pour découvrir les villes ayant choisi d'appliquer cette taxe. On pense à des stations balnéaires comme Biarritz, Saint-Jean-de-Luz ou encore Hendaye. Mais il y a aussi des villes qu'on attend moins, comme Bayonne ou Saint-Nazaire, des communes qui ont peu de résidences secondaires sur leur sol.

"Sur trois ans, je vais perdre 1,5 million d'euros". Dans certains cas, l'application de la taxe  ne se fait pas pour résoudre des problèmes de logement mais pour renflouer les caisses. C'est notamment le cas à Hendaye. Le maire socialiste Kotte Ecenaro a fait ses comptes : cela va lui rapporter 400.000 euros, et il en a besoin pour boucler son budget. "Compte tenu des dotations à la baisse en provenance de l'Etat – sur trois ans, je vais perdre 1,5 million d'euros -, je ne voyais pas d'autres alternatives que de profiter de cette opportunité qui nous était donnée".

"C'est vraiment une incitation à la réflexion". Les situations sont bien différentes selon les villes. A Biarritz, le million d'euros attendu va financer des programmes de logements sociaux et à Nantes, on espère une prise de conscience des propriétaires de résidences secondaires, comme l'explique Pascal Bolo, le premier adjoint aux finances, au micro d'Europe 1 : "c'est vraiment une incitation à la réflexion : 'est-ce que cette maison, que j'occupe très peu, je ne vais pas finalement la vendre ou la louer ? Ou alors je la garde comme telle, mais en assumant les quelques dizaines d'euros supplémentaires".

La liste des communes appliquant cette taxe pourrait s'allonger. Pour cette année, le délai est passé. La ville de Lyon vient ainsi de décider de l'appliquer mais cela ne prendra effet que l'année prochaine.