La grève à Air France a coûté "autour de 90 millions d'euros", selon son PDG

Frédéric Gagey a renvoyé les syndicats d'hôtesses et steward leurs accusations de "jusqu'au-boutisme".
Frédéric Gagey a renvoyé les syndicats d'hôtesses et steward leurs accusations de "jusqu'au-boutisme". © ERIC PIERMONT / AFP
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avec AFP
Le PDG d'Air France estime que la grève des hôtesses de l'air et stewards a coûté à la compagnie 90 millions d'euros, l'équivalent "d'un avion long-courrier".

La semaine de grève des hôtesses et stewards d'Air France a coûté quelque 90 millions d'euros à la compagnie, a estimé mardi son PDG, retournant aux syndicats leur accusation de "jusqu'au-boutisme".

"La valeur d'un avion long-courrier". "Je pense qu'on tournera autour de 90 millions d'euros, une somme extrêmement importante, c'est en gros la valeur d'un avion long courrier", a souligné Frédéric Gagey sur France Info. Lundi, le dirigeant avait évoqué des "dizaines de millions d'euros", sans plus de précision. Les résultats financiers de la compagnie "vont évidemment être impactés très négativement" par le conflit, mais "Air France aura un résultat d'exploitation positif en 2016 comme en 2015", a assuré le dirigeant. Il a également déploré l'"impact très négatif pour l'image d'Air France", à l'heure où la compagnie cherche à "renforcer (son) sens du service".

 

180.000 voyageurs affectés. Ce mardi s'achève la semaine de grève appelée par deux syndicats du personnel navigant, le SNPNC-FO et l'Unsa-PNC (46% de représentativité à eux deux), pour protester contre le renouvellement pour 17 mois seulement de l'accord d'entreprise fixant leurs règles de travail, de rémunération et d'avancement, qui prendra fin le 31 octobre. Ils jugent cette durée insuffisante, tout comme les mesures proposées par la direction concernant notamment la réduction de la composition des équipages, et n'excluent pas de déposer un nouveau préavis. Selon Frédéric Gagey, le mouvement a affecté 180.000 clients d'Air France.

"Mépris" des salariés. Répondant à Christelle Auster, secrétaire générale adjointe du SNPNC-FO, qui a fustigé la "position jusqu'au-boutiste" de la direction d'Air France qui n'a pas rencontré les syndicats depuis le début du mouvement, y voyant "une forme de mépris vis-à-vis des salariés", le PDG a affirmé qu'il n'y avait "aucun mépris de la part de la direction". Le "'jusqu'au boutisme' c'est plutôt d'organiser un conflit alors qu'il n'y avait aucune urgence, entre le mois de juillet et le mois d'août, qui est une période de trafic extrêmement élevé pour la France et, symboliquement et affectivement pour les gens qui voyagent, une période très particulière", a-t-il ajouté, en rappelant que l'actuel accord est en vigueur jusqu'à fin octobre.