La Grèce et l'Eurogroupe ont trouvé in extremis un accord

© EMMANUEL DUNAND/AFP
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Les ministres des Finances de la zone euro se sont mis d'accord pour prolonger de quatre mois le plan d'aide à la Grèce. 

Après des négociations aussi longues que tendues, la réunion des ministres des Finances de l'Eurogroupe a finalement débouché sur un accord vendredi soir : le plan d'aide à la Grèce sera bien prolongé de quatre mois. Un délai supplémentaire obtenu en échange de strictes conditions mais qui permet d'écarter temporairement le scénario d'une sortie grecque de la zone euro.

"Quatre mois, c'est le délai approprié en terme de financement et compte tenu des défis à relever", a estimé Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe, lors d'une conférence de presse. Un accord qui dépend encore des réformes que proposera le gouvernement grec, qui a jusqu'à lundi soir pour préciser ses intentions. Ce qu'une fois ces réformes validées par les pays de la zone euro que la Grèce pourra obtenir le versement d'aides européennes.

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La fin d'un bras-de-fer. Depuis l'élection du nouveau gouvernement grec, mené par le parti de gauche radicale Syriza, Athènes souhaite opérer un virage économique : fin de l'austérité et mesures de relance. Sauf que la Grèce n'a pas l'argent pour mener de telles réformes et qu'elle doit bientôt rembourser d'importants prêts. Athènes demandait donc à la zone euro de verser la fin du plan d'aide qui lui est destiné, un coup de pouce refusé par Bruxelles, et pour cause : la Grèce s'était engagée, en échange de ce soutien financier, à mener un certain nombre de réformes mais elle ne les a pas toutes menées.

Face au rappel à l'ordre de l'Eurozone, Athènes a donc accepté vendredi soir de revoir sa feuille de route : ses réformes devront être validées par Bruxelles et toute mesure de relance devra être compensée par de nouvelles économies. Une supervision censée dissuader la Grèce de mener des réformes coûteuses alors que les comptes du pays commencent à peine à être à l'équilibre.

"C'est le début d'une nouvelle phase". Athènes a désormais jusqu'au mois d'avril pour peaufiner ses réformes et les présenter à ses créanciers. Si le pays s'estime désormais dispensé d'imposer une nouvelle hausse de TVA, de nouvelles coupes dans les retraites ou de davantage déréguler le marché du travail, il va en revanche devoir trouver une nouvelle manière d'équilibrer ses comptes. Un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale est notamment évoqué.

"C'est le début d'une nouvelle phase sans mémorandum", qui imposait une austérité de fer depuis 2010, s'est félicité le ministre grec de l'économie, Yanis Varoufakis, avant d'ajouter : "nous nous sommes engagés à écrire notre propre script. (...) La Grèce laisse le mémorandum derrière elle et devient coauteur des réformes et de sa destinée". "C'est pour l'Europe et pour la Grèce un bon compromis qui a été trouvé", a réagi François Hollande, samedi matin en marge d'une visite au salon de l'Agriculture, à Paris.