Investissements étrangers : un record pour la France mais...

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avec Anne-Laure Jumet et AGP , modifié à
La France a attiré 18% d'investisseurs en plus en 2014 qu'en 2013. Le hic : ça ne crée pas d'emplois. 

La France attire l'argent des étrangers. L'Hexagone a attiré un nombre record de projets d'investissement en 2014, bien supérieur à la moyenne européenne. Le hic : ces investissements ne créent pas d'emplois de ces implantations, selon un baromètre du cabinet Ernst and Young qu'Europe 1 s'est procurée.

Verre à moitié plein : la France séduit. Avec 608 projets d'extension ou d'implantation, 18% de plus qu'en 2013, la France a largement dépassé la progression moyenne de 10% enregistrée par les 43 pays d'accueil européens, dont la Russie et la Turquie, pris en compte dans l'étude. Sur les sites industriels, la France est même depuis 15 ans la première destination en Europe et l'est restée en 2014. Suivent le Royaume Uni, l'Allemagne, la Pologne et la Russie.

Verre à moitié vide : ça ne créé pas d'emploi. En revanche, alors que ces projets s'accompagnent en moyenne d'une hausse de 12% des emplois créés, la France a vu ces investissements créer 11% d'emplois en moins que l'an dernier. Jamais le nombre de création d'emplois moyen par projet (20) n'avait été aussi bas. La raison : les projets français sont souvent (dans 80% des cas) des extensions d'usines existantes, et non des créations de sites. Paris est également distancée par Londres pour l'implantation des sièges sociaux des entreprises étrangères. La capitale britannique a attiré 57 sièges en 2014, contre 11 pour Paris. Selon l'étude, la France est encore pénalisée par son coût du travail.

"Les entreprises disent cette année : 'ne lâchons rien sur le coût du travail'. Le gouvernement n'est pas encore allé assez loin", analyse pour Europe 1 Marc Lhermite, l'auteur de l'étude. "Les entreprises étrangères trouvent également le droit du travail encore trop complexe et contraignant", poursuit-il. Les 2.000 personnes interrogées par l'étude (organisations publiques, presse, entreprises) estiment ainsi à 44% (contre 35% l'an dernier) que la France doit alléger le coût du travail. La deuxième mesure citée est bien l'allégement des contraintes administratives et juridiques des entreprises (40% contre 33%).