Pour la BCE, "la Grèce doit payer, ce sont les règles du jeu"

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La Banque Centrale Européenne a prévenu qu'elle ne participerait à aucune réduction de la dette grecque.

Le bras de fer entre l'Union Européenne et la Grèce a déjà commencé. Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, a affirmé lundi que la Banque centrale européenne ne participera à aucune réduction de la dette grecque, sur Europe 1. "La Grèce doit payer, ce sont les règles du jeu européen. Mais je précise que ce n'est pas l'argent de la Banque Centrale Européenne, mais des gouvernements. Ce sera une discussion entre Alexis Tsipras et les autres gouvernements", explique-t-il. Le parti anti-austérité Syriza, qui a remporté dimanche les élections législatives en Grèce, a fait de la réduction de la dette un argument central de son programme. Mais les négociations avec l'Union Européenne s'annoncent extrêmement tendues et difficiles.

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"Pas de place pour un comportement unilatéral en Europe" ."Il peut y avoir une renégociation, oui. Mais il n'y a pas de place pour un comportement unilatéral en Europe. Ce qui n'exclut pas d'avoir des discussions, sur un rééchelonnement de la dette", poursuit Benoît Coeuré. En substance, le membre du directoire de la BCE refuse d'accorder toute renégociation sur le montant de la dette. La solution privilégiée du côté de Bruxelles porte davantage sur un rééchelonnement de la dette, c'est-à-dire accorder un délai supplémentaire à la Grèce. Benoît Coeuré rappelle que cette mesure ne peut être décidé par la BCE, mais par les gouvernements. "C'est une réunion que devront avoir les ministres européens des Finances", détaille-t-il.

La France exposée à hauteur de 40 milliards d'euros. La solution extrême, une annulation pure et simple de la dette grecque, n'a jamais été envisagée. La France, elle, serait exposée à hauteur de 40 milliards d'euros en cas de défaut de la Grèce. "Annuler ces 40 milliards d'euros ce serait faire un don de 40 milliards d'euros à la Grèce. Pour l'Allemagne, ce serait un don de 60 milliards d'euros environ", précise Benoît Coeuré.

L'euro au plus bas. Les marchés asiatiques ont eux réagi avec fébrilité à l'arrivée au pouvoir de Syriza, s'inquiétant notamment d'une possible sortie de la Grèce de la zone euro. Conséquence : la monnaie unique a atteint ponctuellement son plus bas niveau depuis 11 ans à Tokyo, lundi matin. "Il faudra qu'à un moment l'euro se stabilise, c'est certain. Cette dynamique de baisse est justifiée économiquement mais elle devra s'arrêter", concède Benoît Coeuré.

Retrouvez l'interview dans son intégralité :

Laurent : "Cette victoire est une très bonne...par Europe1fr