Ces retards de paiement qui coûtent cher aux entreprises

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Carole Ferry avec G.S. , modifié à
Les deux tiers des entreprises paient leurs fournisseurs en retard, avec une moyenne de 13 jours de retard. 
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Le médiateur inter-entreprise tire la sonnette d'alarme sur les retards de paiement. Selon des chiffres révélés jeudi par Europe 1, les entreprises paient en moyenne leurs fournisseurs avec 13 jours de retard, ce qui en fait les championnes d'Europe des retards de paiement. Deux entreprises sur trois sont concernées. Et au total, prés de quatre milliards d'euros de factures ne sont pas payées.

Un "mouvement de cascade". Selon le médiateur inter-entreprise, Pierre Pelouzet, tout part des grandes entreprises, qui se sentent en position de force et se permettent des largesses. "Ces entreprises là créent un mouvement de cascade : une grande entreprise paie mal une moyenne entreprise, qui décale ensuite son paiement d'une petite. Et cela se traduit par des nuits à ne pas dormir pour ces chefs d'entreprise, pour savoir comment récupérer son argent", détaille-t-il au micro d'Europe 1.

¼ des faillites dues à des retards. Or, ces retards pèsent sur le PIB français. Car plusieurs petites et surtout très petites entreprises sont contraintes de mettre la clé sur la porte à cause de ses retards, et ce malgré parfois un carnet de commande rempli. Le médiateur inter-entreprise estime qu'une faillite sur quatre est due à un retard. "Le banquier commence à s'inquiéter. L'accompagnement qu'il fait d'habitude se tend. Nous avons des produits à livrer. Mais n'ayant pas les moyens financiers pour les investissements nécessaires, nous avons accumulé les retards et la société a failli disparaître", témoigne ainsi sur Europe 1 Jean-Christophe Mifsurd, patron d'une société dans l'armement.

Ce dernier a attendu neuf mois avant de se faire payer par un grand groupe français une facture de trois millions d'euros. L'intervention du médiateur a finalement permis de remettre les comptes dans le vert, mais l'entreprise a dû passer par une période douloureuse, contrainte de se séparer de 20% de ses effectifs.