Déficit : le plan de Gérald Darmanin pour économiser 4,5 milliards

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Le ministre de l'Action et des Comptes publics fait valoir un plan d'économie "sans précédent" qui ne devrait pas impacter la vie des Français. © Martin BUREAU / AFP
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Pour rentrer dans les clous et suivre les recommandations de la Cour des comptes, l'exécutif va devoir rogner sur son train de vie. Dans une interview au "Parisien", le ministre des Comptes publics détaille son plan d'économies.

Ministres et secrétaires d'Etat vont devoir se serrer la ceinture. Gérald Darmanin assure avoir déjà trouvé les 4,5 milliards d'économies réclamés par la Cour des comptes pour ne pas dépasser les 3% du déficit public en 2017, suivant l'engagement pris par la France à Bruxelles. Dans une interview au Parisien, le jeune ministre des Comptes publics détaille son plan d'action et les principaux postes de dépenses ciblés.

Pas d'augmentation d'impôts. "Ni les collectivités locales, ni la Sécurité sociale ne seront mises à contribution", assure Gérald Darmanin au quotidien. "Le Premier ministre a fixé deux règles. Un : on ne touche pas aux services publics rendus aux Français. Deux : on n'augmente pas les impôts, contrairement aux pratiques des précédents gouvernements." Pour ce faire l'exécutif s'est donc attaqué au train de vie des différents ministères, en renégociant par exemple, les appels d'offre pour la gestion du parc de voitures.

Un régime sec... Dans le détail, les services de Matignon vont connaître une baisse de 60 millions d'euros, ceux de Bercy de 268 millions – "Nous avions un programme de numérisation, j'ai demandé qu'on le fasse moins cher" -, les Affaires étrangères se voient amputé de 282 millions d'euros "dont la moitié sera de la baisse de l'aide publique au développement".

... pour tout le monde. Il n'y aura pas non plus de sanctuarisation. Ainsi, les ministères des Armées, de l'Intérieur et de la Justice, mobilisés par la lutte contre le terrorisme, ou encore l'Education nationale, dont Emmanuel Macron a fait l'une des priorités de son quinquennat, sont également mis à contribution. Il a été demandé aux effectifs de Défense de ne pas sortir du budget de 850 millions d'euros qui leur a été alloué, la place Beauvau devra faire 526 millions d'euros d'économies sans toucher aux effectifs de police et de gendarmerie mobilisés, et la Justice doit encore trouver 160 millions d'euros. Enfin, l'Education nationale devra se passer de 75 millions d'euros, mais sans "postes de professeurs supprimés pour la rentrée scolaire", promet Gérald Darmanin. "On a trouvé, sur la gestion du ministère [de la Culture, ndlr], 50 millions d'euros d'économie", ajoute encore le responsable.

Moins de contrats aidés. D'autres postes de dépenses vont également être touchés par ces coupes. Ainsi, la suspension des grands chantiers lancés sous la précédente majorité, notamment ceux concernant les transports, va dégager 260 millions d'économies. Enfin, le nombre de contrats aidés répartis va être revu à la baisse par rapport au précédent quinquennat sur la même période. Il y en avait eu 190.000 les cinq premiers mois de l'ère Hollande. Cette année, le gouvernement a prévu de n'en distribuer "que" 110.000.

" Jamais personne n'a fait 4,5 milliards d'économies. La moyenne est plutôt de 2,5 milliards "

"C'est sans précédent", se félicite Gérald Darmanin face à ce plan d'économies. "D'abord parce que jamais personne n'a fait 4,5 milliards d'économies. La moyenne est plutôt de 2,5 milliards. Et c'est la première fois qu'on le fait dès le mois de juillet, c'est-à-dire en milieu de gestion et donc sans toucher aux effectifs".