Coût du RSA : fronde des départements pour alerter sur la baisse des dotations de l'Etat

Certains départements expliquent ne plus arriver à assumer la charge que représente le RSA.
Certains départements expliquent ne plus arriver à assumer la charge que représente le RSA. © AFP
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Jihane Bergaoui et Martin Lange édité par C.O. , modifié à
Le congrès des départements de France démarre mercredi. Parmi les sujets sur la table : le financement des dépenses sociales, comme le RSA. Certains départements n'y arrivent plus.

Le congrès des départements de France se tient jeudi et vendredi à Marseille, dans une période de tension entre le gouvernement et les collectivités sur fond de désaccords financiers et d'incertitude sur les intentions de l'exécutif. Pendant trois jours, il sera question notamment du financement des dépenses sociales, comme le RSA. Car certains départements n'arrivent plus à en assumer la charge. 

La Seine-Saint-Denis ne versera pas la somme allouée à la CAF. Face à cette situation, le président de Seine-Saint-Denis a décidé de prendre une mesure symbolique : il ne versera pas les 40 millions d'euros à la Caisse d'allocations familiales en décembre. C'est radical, mais Stéphane Troussel assure qu'il n'a pas le choix. Chaque année, l'allocation coûte au président de Seine-Saint-Denis, un demi-milliard d'euros, soit un quart du budget du département.

Un manque à gagner pour les collèges, la culture. Une somme que l'Etat devait rembourser à l'euro près. Sauf que dans les faits, c'est bien la collectivité qui assume 40% de la facture. "Ça suffit d'être contraint en permanence de devoir rajouter des crédits pour devoir financer une allocation qui relève de la sécurité nationale. Ça ne peut plus être exclusivement supporté sur les finances des départements", souligne Stéphane Troussel. 40 millions d'euros par mois, cela représente un manque à gagner pour l'aménagement des collèges ou encore de la culture.

"Faire un effort". Ce président de département n'est pas le seul à mener la fronde contre l'Etat. Celui du Nord, Jean-René Lecerf, souhaite recevoir des aides plus adaptées à ses besoins. "On demande simplement à l'Etat de faire un effort naturel de péréquation entre les riches et les pauvres. Le problème de la ville de Paris, des Hauts-de-Seine, n'est pas le même que celui de la Seine-Saint-Denis ou du Nord-Pas-de-Calais". Ces présidents comptent sur la visite du premier Ministre, vendredi, lors de leur congrès. S'il vient les mains vides, disent-ils, "la grogne va se faire entendre".