Amazon, la grève qui fait pschitt ?

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A trois jours de Noël, la grève des salariés d'Amazon lundi s'est finalement traduite par une très faible mobilisation. 

L’appel à la mobilisation de la CGT sur les 4 sites logistiques d’Amazon faisait craindre pour la livraison des colis, à trois jours de Noel. La mobilisation syndicale portait sur de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. Pourtant, la mobilisation s’est révélée très peu suivie. 

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37 grévistes pour la direction. Contactée par Europe 1, Amazon livre ses chiffres, avec un certain soulagement : 37 personnes seulement ont arrêté le travail dans la matinée sur les quatre sites du géant américain qui comptent 4.700 salariés. 0.8% des salariés ont donc fait grève. Dans le détail, aucun gréviste ne s’est déclaré sur les sites de Montélimar (Drôme) et de Lawin-Planque (Nord). 17 personnes ont arrêté le travail sur le site de Saran (Loiret) et 20 ont fait de même à Sevrey (Saône-et-Loire). 

“Mon objectif n’est pas dénigrer qui que ce soit, mais ce mouvement est très faiblement suivi”, explique Nicolas Kroupkine, responsable du centre de Saran, à Europe 1. Pour autant, hors de question d’attiser les braises pour le manager qui assure : “le mot d’ordre, c’est d’écouter et de comprendre”.  Et de répondre aussi aux revendications salariales et managériales : “notre salaire de base est 22,5% au-dessus du Smic, un treizième mois a été mis en place et les personnes peuvent rentrer chez nous sans diplôme.” “Nous n’avons pas intérêt à faire pression sur nos salariés”, poursuit Nicolas Kroupkine. “Notre premier indicateur, c’est la sécurité, puis le client et enfin la productivité”. 

“Tensions et fatigue”. Le délégué syndical central CGT, Sébastien Boissonnet, avait lui reconnu auprès de l’AFP les chiffres de la direction avancées dans la matinée. Néanmoins, celui-ci demande que la direction “accepte d’ouvrir des négociations sur le dossier des conditions de travail et des salaires”. 

Des revendications qui trouvent un écho chez Elodie, 27 ans, syndiquée à la CGT et qui a débrayé ce matin sur le site de Sevrey. “Plus le temps passe et plus les conditions de travail se dégradent, explique-t-elle à Europe 1.”Il y a beaucoup de fatigue et de tensions, moi je suis en réfection donc je ne marche pas de toute la journée. Avant, on avait deux pauses de vingt minutes. Maintenant, on en a plus qu’une d’une demi-heure alors que l’on travaille de 5h40 à 12h50". “La pression est très forte en cette période de fêtes, il y a un vrai flicage”, confie-t-elle.

Son collègue, Alain Jault, confirme et explique avoir surpris des managers et des chefs d’équipe menacer les gens qui feraient grève, en leur assurant “que ça ne servait à rien”. Des paroles démenties par Nicolas Kroupkine qui affirme qu’il n’y a eu “aucune pression anti-grève” : “il n’y a eu aucune instruction sur ce sujet”.