Alimentation : Leclerc agite le spectre d'un retour à la loi Galland

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La lessive, le shampoing, le café soluble, les sodas verraient leurs prix augmenter, a déploré Michel-Edouard Leclerc. © ERIC PIERMONT / AFP
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avec AFP , modifié à
La loi Galland, en vigueur de 1996 à 2008, encadrait les marges des distributeurs.

Le distributeur Michel-Edouard Leclerc a accusé vendredi les acteurs des Etats généraux de l'alimentation de chercher à revenir à la loi Galland qui encadrait les marges des distributeurs, sous prétexte de mieux rémunérer les agriculteurs.

Augmentation de certains prix, selon Leclerc. Les acteurs des Etats généraux de l'alimentation sont en train de se mettre d'accord "sur l'existence d'une marge minimale pour tous les produits de consommation courante", qui serait de 15 ou 17%, a accusé Michel-Edouard Leclerc sur BFM. La lessive, le shampoing, le café soluble, les sodas ou d'autres produits qui "n'ont rien à voir avec les produits agricoles" seraient concernés, a-t-il déploré.  "On en reviendrait au système de la loi Galland (...) où un distributeur ne pouvait pas vendre au dessous de 15%" de marge, a-t-il affirmé. "Pourquoi me faire augmenter les prix des marques multinationales, et au profit de qui ?", a-t-il demandé.

La LME, rejetée par les agriculteurs. La loi Galland, entrée en vigueur 1996, a été remplacée en 2008 par la loi de modernisation de l'économie (LME), d'orientation plus libérale. Mais les agriculteurs reprochent à la LME d'avoir contribué à la chute des prix de leurs produits, en renforçant la position de la grande distribution dans les négociations sur les prix.

Réduire les écarts de marge. Michel-Edouard Leclerc a affirmé cette semaine que les projets envisagés dans les Etats généraux aboutirait à une hausse de 5 à 15% sur des milliers d'articles alimentaires, une assertion vigoureusement démentie par les agriculteurs, industriels et distributeurs qui participent au travaux. Selon Serge Papin, le patron de Système U, les projets envisagés aux Etats Généraux visent surtout à réduire les écarts de marge entre les différents types de produits vendus par la grande distribution. La marge moyenne en fruits et légumes se situe entre 30 et 40%, alors que les produits les plus vendus sont à moins de 10% de marge, a-t-il estimé. "Le Nutella est subventionné par la pomme Royal Gala", a-t-il résumé mercredi.