"The Valley of Love" : " Depardieu et Huppert en voyage touristique"

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Le film, qui n'oublie pas les nombreux clins d'œil aux acteurs, ne passe pas la rampe, selon Bruno Cras, spécialiste cinéma à Europe 1. 
LA FRANCE BOUGE

L'événement, vendredi, sur la Croisette, c'est la présence de Gérard Depardieu. L'acteur est à l'affiche de The Valley of Love, avec Isabelle Huppert. Ce film du Français Guillaume Nicloux signe d'ailleurs leurs retrouvailles puisque les deux acteurs n'avaient pas joué ensemble depuis Loulou, de Pialat, en 1980. Cette fois ils jouent le rôle de parents prêts à tout pour retrouver leur fils disparu. Qu'en a pensé Bruno Cras ? Le spécialiste cinéma d'Europe 1 nous livre sa critique.  

Clins d'œil. "Au début, on est plutôt surpris et amusé par les clins d'œil du film", assure Bruno Cras. Gérard Depardieu joue ainsi "un acteur appelé Gérard", Isabelle Huppert incarne quant à elle "son ex-femme, Isabelle". Chacun d'eux a reçu une lettre envoyée par leur fils, avant son suicide. Dans ce courrier, le défunt leur donnait rendez-vous dans la "Vallée de la Mort", promettant de leur faire un signe. La mère y croit dur comme fer, aussi irrationnel soit le projet. Le père est plutôt venu à contrecœur, mais ils acceptent de s'y rendre.

Déception. Bruno Cras est pourtant resté sur sa faim. "Le spectateur a l'impression de voir Gérard Depardieu et Isabelle Huppert en plein voyage touristique, échangeant des banalités ou évoquant leur relation d'autrefois", raconte notre spécialiste cinéma.  A l'écran, Gérard Depardieu se plaint régulièrement d'avoir grossi, là encore comme un clin d'œil à la réalité. L'acteur traine tout le long sa "silhouette imposante" sous le soleil de plomb, décrit Bruno Cras.

La prestation des comédiens "n'est pas en cause" mais l'ensemble paraît "anecdotique" alors que "les enjeux du film, séparation, abandon et difficulté de faire le deuil, devraient nous bouleverser", déplore le journaliste, avant de trancher : "ça ne passe pas."

La Palme pour Jacques Audiard ? A deux jours de la remise des prix, Bruno Cras prend le pari. Le dernier Jacques Audiard, Dheepan, domine largement la compétition selon lui. Particulièrement bien réalisé, le film ne manque pas de dire des choses importantes sur la société. 

Il faudra tout de même attendre, pour la conclusion définitive, la projection, samedi, de Macbeth. Le film de Justin Kurzel, avec Marion Cotillard et Michael Fassbender, serait en effet très réussi.