Rentrée littéraire 2018 : Jérôme Ferrari, Yasmina Khadra et Maylis de Kerangal au programme

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Guillaume Perrodeau avec AFP
Un total de 567 titres, dont 381 ouvrages francophones, sont attendus en librairie d'ici la mi-octobre, pour la rentrée littéraire 2018.

Souvenirs de la Grande guerre et de conflits plus récents, stigmates du terrorisme, violence sociale,... les romans français de la rentrée littéraire, qui commencent à sortir jeudi 16 août, se font l'écho des tourments contemporains. Au total, 567 titres, dont 381 ouvrages francophones, sont attendus en librairie d'ici le milieu du mois d'octobre, juste avant les traditionnels remises de prix, à commencer par le prix Femina.

Guerre(s). Prix Goncourt en 2012 avec Le Sermon sur la chute de Rome, Jérôme Ferrari fait son retour avec À son image (Actes Sud). Le romancier, âgé de 50 ans, évoque à travers le destin tragique d'une photographe (chaque chapitre correspond aux différentes étapes de la messe de ses funérailles), la guerre civile dans l'ex-Yougoslavie, les impasses du nationalisme corse et notre rapport ambigu aux images.

Lauréat du Femina en 2015, Christophe Boltanski est de retour avec Le Guetteur (Stock), un roman familial sur le passé de sa mère, qui se lit comme un polar. L'auteur découvrira au fil de son enquête comment des Européens se sont engagés aux côtés des indépendantistes du FLN durant la guerre d'Algérie.

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Serge Joncour, 56 ans, a lui choisi d'évoquer la Première guerre mondiale avec son mystérieux Chien-loup (Flammarion). C'est également le cas de David Diop, 52 ans, qui rappelle l'engagement des tirailleurs sénégalais dans Frère d'âme (Seuil). Quant à Yasmina Khadra, après s'être mis dans la tête de Kadhafi au moment de sa chute (La dernière nuit du Raïs, 2015), il a choisi de se mettre dans la peau d'un jeune kamikaze islamiste dans Khalil (Julliard).

Violence sociale. François Bégaudeau a écrit l'un des romans les plus décapants de la rentrée. En guerre (Verticales) raconte la relation impossible entre une ouvrière et un jeune haut-fonctionnaire. Ancien patron de Capa, Pascal Manoukian évoque lui aussi la crise sociale dans Le paradoxe d'Anderson (Seuil), qui raconte les conséquences dramatiques d'un licenciement dans une famille française.

De son côté, Thomas B. Reverdy raconte l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher dans L'hiver du mécontentement (Flammarion). Edités chez P.O.L. Nathalie Léger (La robe blanche) et Bertrand Schefer (Série noire) traitent avec brio deux faits-divers : l'assassinat sordide de l'artiste Pippa Bacca et l'enlèvement d'un enfant.

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Présenté comme un des auteurs à suivre pour les prix d'automne, Alain Mabanckou évoque avec une fausse naïveté son enfance à Pointe-Noire, au Congo, dans Les cigognes sont immortelles (Seuil). Autre auteure citée pour les prix, Maylis de Kerangal, espère qu'Un monde à portée de main (Verticales) connaîtra le même succès que Réparer les vivants. Le dernier livre de l'écrivaine prend la forme du roman d'apprentissage, dans lequel le lecteur suit le personnage de Paula Karst.

Trois ans après 2084 : la fin du monde (Gallimard, Grand prix du roman de l'Académie française), l'auteur algérien Boualem Sansal met de nouveau en garde contre le fondamentalisme religieux dans Le train d'Erlingen (Gallimard). Un terrifiant roman kafkaïen.

Famille. Plusieurs écrivains ont choisi d'évoquer leurs parents. C'est le cas notamment de Philippe Torreton, Laurent Seksik, Guy Boley ou encore Eric Fottorino dans respectivement Jacques à la guerre (Plon), Un fils obéissant (Flammarion), Quand Dieu boxait en amateur (Grasset) et Dix-sept ans (Gallimard).

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Pour son quatrième roman, Isidore et les autres (Inculte), Camille Bordas, écrivaine française établie à Chicago et collaboratrice régulière du New Yorker, raconte l'histoire d'Isidore, garçon "normal" dans une famille de surdoués. Vanessa Schneider, journaliste au Monde, revient sur le destin tragique de sa cousine, dans Le tombeau de Maria. Un roman sur la comédienne Maria Schneider, connue pour son rôle dans le film Le Dernier Tango à Paris, de Bernardo Bertolucci (1972).

Enfin, pas de rentrée littéraire sans Amélie Nothomb qui a choisi une terrible histoire de vengeance amoureuse pour son 27ème titre, Les prénoms épicènes (Albin Michel). Un roman de Christine Angot, Un tournant de la vie (Flammarion), est également attendu, mais son éditeur n'a pas adressé ce livre en avance aux journalistes.