Des bas-reliefs pillés en Syrie saisis à l'aéroport de Roissy

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Les deux bas-reliefs provenaient du Liban et devaient être envoyés en Asie. © MYRIAM LEMETAYER / AFP
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avec AFP , modifié à
Estimés à 250.000 euros, ils ont été ouvragés entre le 14e et le 16e siècle, selon une expertise menée par le musée du Louvre.

Deux bas-reliefs en marbre, sortes de frises religieuses sculptées, susceptibles d'être issues du pillage du patrimoine de la Syrie en guerre, ont été saisis en mars à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, a annoncé la douane mardi.

À destination de l'Asie. Ces bas-reliefs (sur lesquels des branches parsemées d'oiseaux et de grappes de raisin surgissent d'un vase surmonté d'une croix) ont été découverts par les douaniers le 10 mars dans des colis en provenance du Liban et à destination de l'Asie. Les colis, supposés contenir des "pierres d'ornement pour décoration de jardin", avaient attiré l'attention des douaniers en raison des "éléments déclarés", de l'"expéditeur", du "destinataire" et du "poids" (108 kg), a indiqué à la presse Christophe Verbois, responsable de la cellule de ciblage du fret des opérations commerciales.

Estimés à 250.000 euros. Expertisés par le musée du Louvre, les bas-reliefs sont "très vraisemblablement" une "paire de plaques de chancel", c'est-à-dire qu'ils ornaient la clôture basse séparant le chœur de la nef d'une église. Ils ont été ouvragés entre le 14e et le 16e siècle et semblent provenir de "la région du Levant du Nord (Liban, Syrie), plus précisément de la moyenne vallée de l'Euphrate". Ils sont estimés à 250.000 euros. La douane a souhaité rester discrète sur l'enquête, confiée au service national de la douane judiciaire et à l'Office central de lutte contre les trafics de biens culturels.

900 sites pillés en Syrie. En Syrie, plus de 900 monuments ou sites archéologiques ont été touchés, abîmés ou détruits par le régime, les rebelles et les djihadistes, selon l'Association pour la protection de l'archéologie syrienne. Depuis le début de l'année, les douaniers de Roissy ont mis au jour sept affaires de trafic de biens culturels : têtes de statues Maya, lettres et manuscrits de personnes illustres ou encore vases chinois.