Notre sélection pour une rentrée littéraire parfaitement criminelle

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C.P.-R. , modifié à
LITTÉRATURE - A l'occasion de la rentrée littéraire, Europe 1 vous propose une sélection de quelques ouvrages incontournables si vous aimez la justice et les faits divers. 

Chaque année, septembre apporte son lot de nouveaux romans et essais en tout genre. Pour ce cru 2016, ils seront pas moins de 560 à venir couvrir les étals des librairies. Romans inspirés de faits divers, essais sur des instants clefs des affaires judiciaires… Europe 1 vous présente sa sélection pour une rentrée littéraire parfaitement criminelle.

Laëtitia ou la fin des hommes, d'Ivan Jablonka, Le Seuil. Dans cet essai, l'auteur s'attarde sur l'un des faits divers les plus marquants des dernières années : l'enlèvement et le meurtre de Laëtitia Perrais. Le corps démembré de cette jeune fille de 18 ans avait été retrouvé plusieurs semaines après sa disparition, en janvier 2011. Pour tisser la trame de son récit, Ivan Jablonka "a étudié le fait divers comme un objet d’histoire, et la vie de Laëtitia comme un fait social" décrit la quatrième de couverture.

L'écrivain s'est même rendu au procès en appel de Tony Meilhon, condamné à la perpétuité, assortie à une période de sûreté de 22 ans, en octobre 2015, après avoir également les protagonistes au cœur de cette affaire, devenue très vite politique. Face au profil de multirécidiviste de Tony Meilhon, Nicolas Sarkozy, président de la République au moment des faits, avait en effet mis en cause les magistrats, suscitant leur colère et entraînant leur mobilisation, massive et inédite, dans les rues de France. 

La mésange et l'ogresse, de Harold Cobert, Plon. L'auteur s'intéresse ici non pas au tueur en série Michel Fourniret, mais à sa femme, Monique, qu'il surnomme "la mésange". L'épouse de "l'Ogre des Ardennes" a en effet été condamnée à la perpétuité pour complicité et non-dénonciation de meurtres. Dans cette enquête romancée, Harold Cobert explore la noirceur de ce couple criminel, alternant la narration entre le pugnace commissaire belge chargé de l'affaire et Monique Olivier elle-même. Un récit très documenté, qui se lit comme un véritable polar.
 
California Girls, de Simon Liberati, Grasset. Le 9 août 1969, Charles Watson et trois adolescentes groupies pénètrent dans la propriété de l'actrice Sharon Tate, à Los Angeles. L’épouse de Roman Polanski est alors enceinte de huit mois. Elle est assassinée avec quatre de ses amis. Le fait divers pétrifie l'Amérique, et marque profondément Simon Liberati du haut de ses neuf ans.

Hanté depuis par cette histoire, l'auteur s'est longuement documenté, et rendu deux fois à Los Angeles pour écrire ce roman ultra-réaliste. "Je me suis dit que je pouvais arriver à rendre compte de ce que c’était que d’assassiner quelqu’un, avec plus d’exactitude peut-être que cela n’avait été fait jusque-là. […] Je voulais aller le plus loin possible dans l’intimité d’un meurtre", explique au Temps l'écrivain couronné du Prix Fémina en 2011, pour Jayne Mansfield 1967.

The girls, d'Emma Cline, La Table ronde. Hasard du calendrier, cette rentrée littéraire offre un autre ouvrage sur ce drame qui traumatisa l'Amérique des années 1970. Cette fois sous la plume du phénomène américain, Emma Cline, jeune auteure de 26 ans. Pour son premier roman, encensé par les critiques anglo-saxonnes, la jeune femme dresse le profil psychologique de cette bande d'adolescentes qui, tombées sous le charme du gourou "Russell" (Charles Manson ; ndlr), vont basculer dans l'horreur de la violence. 

Le Disparu, Anne-Sophie Martin, Ring. Trois ans durant, la journaliste Anne-Sophie Martin a enquêté sur l'affaire Dupont de Ligonnès, née le 21 avril 2011, à Nantes, après la découverte des corps d'Agnès Dupont de Ligonnès et de ses quatre enfants sous la terrasse du domicile familial. A partir de l'abondante correspondance du père et époux, Xavier Dupont de Ligonnès, l'auteure revient de façon romanesque sur le processus précédant le passage à l'acte. Et révèle à quel point germait déjà au cœur des écrits du principal suspect la possibilité d'un crime, mais surtout, d'une disparition parfaite.

Vertiges de l'aveu, de Julie Brafman, Stock. "L'aveu", ce moment où basculent un dossier, une affaire judiciaire. Un vertige que l'auteure, journaliste de la rubrique Justice à Libération, a choisi de ressaisir en plongeant au cœur de dix histoires criminelles. Avec les témoignages de ceux ayant avoué, et de ceux les ayant accompagnés dans ce processus. Un essai joliment soigné, avec la présence, à chaque fois, d'illustrations noir et blanc. 

Moi, Maître Emmanuel Pierrat, avocat à la cour, Emmanuel Pierrat, Glénat Jeunesse. N'oublions pas les enfants, avec cette bande dessinée accessible dès dix ans. Deuxième numéro de la collection "Moi", consacrée à la présentation d'un métier, ce récit illustrée par Hédi Benyounes revient sur le parcours de l'avocat parisien Me Pierrat. De l'école de son enfance jusqu'à aujourd'hui, ce spécialiste du droit intellectuel retrace son cheminement vers un "métier-passion".