Le rapprochement avec l'Iran se joue aussi au Louvre

© MIGUEL MEDINA / AFP
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Les accords sur le nucléaire iranien permettent de relancer les échanges culturels entre Paris et Téhéran.

C'est l'une des conséquences inattendues des accords sur le nucléaire avec l'Iran : après la reprise d'une diplomatie économique, Paris et Téhéran opèrent désormais un rapprochement culturel. En 2016, le Louvre reprend ses échanges avec les musées iraniens, inexistants ou presque depuis plus de 30 ans, malgré l'immense richesse culturelle iranienne.

Depuis la révolution islamique de 1979, le Louvre n'avait organisé qu'une seule exposition avec l'Iran, il y a 10 ans. Avec le président Ahmadinejad, les relations avaient été carrément rompues : pas d'échange d'œuvres, suspension des fouilles alors que des archéologues français se rendent en Perse depuis le 19e siècle.

Raconter un Iran ouvert. La prochaine exposition consacrée à l'Iran dans les murs du Louvre s'installera à Lens en 2018 et ramènera les visiteurs vers "l'Iran moderne du tournant des 19e et 20e siècles", raconte Yannick Lintz, directrice du département des arts islamiques. Pour le musée, il s'agira de présenter la dynastie Kadjar, qui a soufflait un vent de liberté culturelle sur l'Iran de 1786 à 1925.

"Cette dynastie a toujours été rejetée, autant sous le shah des Pahlavi que par le régime de la révolution", explique Yannick Lintz. "C'était considéré comme un régime perverti, trop moderne, trop tourné vers l'Occident. C'est quand même très intéressant de voir qu'aujourd'hui ce passé Kadjar est complètement assumé. Ce sera un moment passionnant à montrer aux visiteurs."