"L'atelier" de Laurent Cantet, un film sur "des mondes qui ne se rencontrent pas assez"

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G.P.
Sur Europe 1, Laurent Cantet et Marina Foïs évoquent "L'atelier", le nouveau film du cinéaste, en salles mercredi.
INTERVIEW

Palme d'or en 2008 pour Entre les murs, chaque film de Laurent Cantet est maintenant attendu et scruté avec un intérêt particulier. Son huitième long-métrage, L'atelier, sort en salles le 11 octobre. Il raconte l'histoire d'une écrivaine à succès (Marina Foïs), venue animer un atelier d'écriture pendant l'été à La Ciotat avec des jeunes en réinsertion. Le réalisateur et l'actrice étaient dans Melting Pop pour évoquer cette oeuvre.

Un film sur le dialogue "entre des mondes qui ne se rencontrent pas assez". Parmi ce groupe, un jeune prend particulièrement plus de place que les autres et aux yeux de Marina Foïs. Il s'agit d'Antoine, joué par Matthieu Lucci. "C'est un jeune homme absolument incroyable que j'ai rencontré devant le lycée de La Ciotat. Je l'ai vu plusieurs fois en essai et à chaque fois, j'étais un petit peu plus convaincu que j'étais face à quelqu'un d’absolument remarquable", raconte Laurent Cantet.

Ce personnage et celui de Marina Foïs entretiennent une relation ambiguë. "Il y a une espèce d'attraction-répulsion entre eux. Ils incarnent ces deux mondes qui ne se rencontrent pas assez et l'on raconte à travers eux l'intérêt du dialogue, mais eux-mêmes sont un peu dépassés par ce qui les attire l'un vers l'autre", indique l'actrice.

"Une curiosité sincère" entre acteur non-professionnel et professionnel. Dans le film, Marina Foïs est donc entouré de Matthieu Lucci et de six autres autres jeunes qui, tout comme le lycéen, ne sont pas des acteurs professionnels. "Il y a eu une semaine de répétitions pendant laquelle on a appris à se connaître. Il n'y a pas eu de problème d’adaptation, car je pense que l'on avait une curiosité sincère les uns pour les autres", confie la comédienne. Des répétitions nécessaires d'autant plus que Laurent Cantet est un cinéaste qui aime avoir une part d'improvisation dans les scènes.

Laurent Cantet souhaite en tout cas que L'atelier laisse une impression forte auprès du public. "À la fin du film, j'espère que l'on sent (...) que le dialogue permet aux personnages de ne pas sortir indemne de tout ça. Et que désormais, ils vont avoir la possibilité de prendre des décisions sur une vie qui, jusque-là, partait un peu à la dérive", conclut le cinéaste.