La cinéaste Marceline Loridan-Ivens, camarade de déportation de Simone Veil, est morte

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Marceline Loridan-Ivens avait survécu à la déportation au camp d'Auschwitz-Birkenau. © DOMINIQUE FAGET / AFP
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avec AFP , modifié à
La cinéaste Marceline Loridan-Ivens, déportée au camp d'Auschwitz-Birkenau en 1944 où elle rencontra Simone Veil, est morte mardi à Paris, à l'âge de 90 ans. 

La cinéaste Marceline Loridan-Ivens, camarade de déportation de Simone Veil pendant la Seconde Guerre mondiale dans le camp d'Auschwitz-Birkenau, est morte mardi à Paris, à l'âge de 90 ans, a annoncé au nom de la famille l'avocat Jean Veil, fils de l'ancienne ministre. "C'était une camarade de déportation de maman, cet épisode de leur vie si difficile avait fait d'elles des amies indéfectibles", a indiqué Me Veil, dont la mère, morte en 2017, est récemment entrée au Panthéon.

"Une vitalité exceptionnelle". "Marceline était quelqu'un qui avait une vitalité exceptionnelle. On avait gardé, les uns et les autres, des relations quasiment filiales. Mon frère et moi étions très proches d'elle, sa présence était importante pour nous", a poursuivi, ému, l'avocat, confirmant une information de France Inter et du Monde. "Marceline Loridan-Ivens, une leçon de vie, à méditer et perpétuer", a réagi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. 

Déportée à Auschwitz en 1944. Marceline Loridan, cinéaste mais aussi productrice et écrivaine, a passé sa vie à dénoncer l'injustice et la violence, meurtrie à jamais par sa déportation, à l'âge de 15 ans, à Auschwitz-Birkenau. Engagée dans la Résistance, sa famille fuit d'abord vers Vichy puis achète une maison à Bollène, dans le Vaucluse. C'est là qu'elle sera arrêtée avec son père par la Gestapo en février 1944. Ils seront transférés à Drancy et déportés à Auschwitz-Birkenau le 13 avril 1944. Elle y fera la connaissance de Simone Veil. Marceline Loridan fait partie des déportés qui seront évacués par les Nazis, à l'approche de l'Armée Rouge, vers le camp de Bergen-Belsen puis à Theresienstadt, près de Prague. C'est là, le 10 mai 45, deux jours après la capitulation allemande, qu'elle verra le premier soldat russe, approchant du camp en moto, avec un drapeau rouge.

En juin 2015, Marceline Loridan-Ivens évoquait sur Europe 1 le traumatisme vécu par sa déportation : 

Entrée dans le monde du cinéma. Après la guerre, elle fréquente la Cinémathèque, tape des manuscrits pour Roland Barthes, fait connaissance d'Edgar Morin qui l'entraîne dans le tournage d'un film tourné en 1961 avec Jean Rouch, Chronique d'un été. C'est par ce film qu'elle entre dans le monde du cinéma où elle se fera connaître notamment par des documentaires sur le Vietnam ou la Chine de Mao avec son second mari, le cinéaste néerlandais Joris Ivens.