Kirk Douglas fête ses 100 ans, dont 60 au cinéma

Kirk Douglas, 1957 crédit : AFP
En 1957, Kirk Douglas est amené à tourner un peu partout dans le monde dont en France pour le film Les Vikings dont il est producteur et acteur principal © AFP
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Marthe Ronteix , modifié à
L'acteur hollywoodien mythique Kirk Douglas fête ses 100 ans vendredi. Il est le dernier représentant de l'âge d'or hollywoodien.

Il n'a peut-être plus tourné depuis 2008 mais à 100 ans, Kirk Douglas n'a pas pour autant quitté le devant de la scène. Son dernier coup d'éclat, remonte à septembre dernier dans une lettre ouverte contre Donald Trump alors candidat à la Maison-Blanche. Kirk Douglas n'est pas homme à se faire discret et ce, depuis le début de sa carrière, en 1946. L'occasion de revenir sur une carrière riche d'une petite centaine de films qui s'étale sur pas moins de six décennies.

Un casting décisif. En 1946, marié et père de famille, le jeune homme de 30 ans, né en 1916 à Amsterdam dans l'État de New York dans une famille de réfugiés juifs, peine à vivre de son art sur les planches. Son amie Lauren Bacall, qu'il avait rencontrée à l'American Academy of Dramatic Arts lui fait passer un essai pour le film dans lequel elle a décroché un rôle. Kirk Douglas fait bonne impression et commence sa carrière au cinéma avec le film L'emprise du crime, comme il l'a raconté au Hollywood Reporter. Sa carrière décolle et il enchaîne les films, La Griffe du passé, Les murs de Jéricho, L'homme aux abois... 

Kirk Douglas, le champion. Mais c'est avec son rôle de boxeur dans Le Champion, sorti en salles en 1949, qu'il connaît sa première consécration : une nomination pour l'Oscar du meilleur acteur. "Je ne pensais pas être si dur jusqu'à ce que j'ai fait Le Champion, ensuite j'ai été un vrai dur", a confié l'acteur au Hollywood Reporter. Avec son jeu d'acteur un peu exagéré, eut égards aux films en noir et blanc qui demandaient plus d'expressivité, et son physique à la virilité prononcée, Kirk Douglas devient un sex-symbol aux côtés d'un autre séducteur emblématique : Cary Grant. 

Deuxième nomination aux Oscars. En 1952, Kirk Douglas rate encore de peu l'Oscar pour son rôle de producteur de films sans pitié dans Les ensorcelés. Un échec d'autant plus cuisant que l'une de ses partenaires de jeu, Gloria Grahame, a enregistré le record de la plus courte prestation du cinéma pour obtenir l'Oscar du meilleur second rôle soit 9 minutes et 32 secondes passées à l'écran. Mais qu'à cela ne tienne, Kirk Douglas continue les tournages et c'est sur le plateau d'Un acte d'amour, l'année suivante qu'il rencontre la femme qui l'assagira et partagera sa vie pendant plus de soixante ans, Anne Buydens, raconte Paris Match.

Un chasseur de baleine sur écran géant. Dans 20 000 lieues sous les mers, l'acteur de 38 ans joue dans le premier film de science-fiction tourné en Cinemascope, un procédé qui permet d'élargir considérablement le champ de l'image tout en la comprimant pour l'imprimer sur une pellicule de 35mm. La mise en scène de la lutte du chasseur de baleines Ned Land (alias Kirk Douglas) avec le capitaine Nemo (interprété par James Mason) n'en est que plus impressionnante. 

Une nouvelle carrière d'acteur-producteur. Mais c'est avec La vie passionnée de Vincent Van Gogh, réalisé par Vicente Minnelli, que l'acteur se lance également dans la production de film en 1956. Une pratique alors inédite, précise La Dépêche. Il achète les droits du roman d'Irving Stone pour l'adapter au cinéma. Cette réussite lui vaut sa troisième et dernière nomination aux Oscars. Le film mettant en scène le peintre néerlandais torturé a tant convaincu que la légende veut que son fils Michael Douglas, alors enfant, ait couru en hurlant dans une salle de cinéma pendant la scène où Vincent se coupe l'oreille, croyant que son père s'était réellement mutilé. 

Des positions politiques assumées. Kirk Douglas continue cette double carrière avec Les sentiers de la gloire, dont il confie la réalisation au jeune Stanley Kubrick. Ce film anti-millitariste sorti en salles en 1957 et interdit en France jusqu'en 1975, raconte un épisode douloureux de la Première Guerre mondiale en s'inspirant de faits réels. 

Pour son film Spartacus en 1960, Kirk Douglas fait de nouveau appel à Stanley Kubrick mais aussi et surtout à Dalton Trumbo pour écrire le scénario. Il brise alors un tabou qui avait exclu dix réalisateurs et scénaristes d'Hollywood soupçonnés d'être communistes. Cette superproduction mettant un scène un esclave rebelle devenu gladiateur achève de consacrer sa légende dans l'histoire du septième art. "J'étais jeune et fou. C'est agréable de faire un film que les gens aiment et qui fait quelque chose", a-t-il déclaré d'après le Hollywood Reporter.

Un acteur et producteur très prolifique. L'acteur vit alors l'apogée de sa carrière mais ne cesse pour autant de produire, réaliser et jouer dans pas moins de 56 films. Très prolifique, il apparaît au générique de pas moins de quatre productions certains années. Il en réalise deux et se permet d'interpréter son propre rôle dans quatre autres films. Une carrière finalement couronnée par l'Oscar d'honneur en 1996. Kirk Douglas fait sa dernière apparition dans Meurtres à l'Empire State Building en 2008 mais reste actif. Il a publié plusieurs livres et dont une autobiographie. À presque 100 ans, il reste le dernier représentant de l'âge d'or d'Hollywood.