Isabelle Huppert : "Il y a tout de moi dans Phèdre"

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L'actrice française, actuellement sur les planches du théâtre de l'Odéon, dans "Phèdre(s)", était l'invitée d'Anne Sinclair, samedi matin, sur Europe 1. 
INTERVIEW

Elle brûle les planches en incarnant les visages multiples de l'héroïne grecque. Isabelle Huppert était l'invitée du grand entretien d'Anne Sinclair, samedi matin. L'occasion pour la comédienne d'aborder sa façon de penser et de vivre le théâtre, elle qui joue en ce moment Phèdre(s) au théâtre de l'Odéon, à Paris, jusqu'en mai.

"Il y a tout de moi" dans Phèdre. La pièce est réalisée à partir d'un montage des textes de Wajdi Mouawad, Sarah Kane et J. M.Coetzee, qui proposent chacun une lecture différente de la tragédie de Sénèque. Isabelle Huppert joue ainsi plusieurs Phèdre(s), sous la direction du metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski, avec qui elle travaille pour la deuxième fois, après Tramway. "C'est un metteur en scène très inspirant, qui vous pousse à la fois à vous dépasser et à vous libérer", livre la comédienne. 

L'une des Phèdre(s) lui ressemble-t-elle, s'interroge-t-on ? "On met à la fois tout de soi dans un rôle et je ne dirais pas rien de soi, mais un rôle n'est pas vous, un rôle reste un rôle bien sûr. Je n'ai rien à voir avec Phèdre", répond-elle. Avant de poursuivre, "mais, au risque de manier le paradoxe, il y a tout de moi dedans, mais je ne peux pas dire qu'elle soit moi".

Le théâtre, c'est "jouer entre soi et soi". Au théâtre, Isabelle Huppert a depuis toujours "le sentiment qu'on ne joue pas exactement ce que les gens croient qu'on joue".  "On joue quelque chose de plus intime. [...] Il y a comme un déplacement. On ne joue pas directement la pièce, on joue autre chose auquel fait appel votre imaginaire, votre inconscient. Et la pièce se loge à l'intérieur de ça, on utilise la pièce pour exprimer tout ça. Mais au fond, peut importe ce qu'on joue. On joue quelque chose entre soi et soi", confie la comédienne.  

>> Retrouvez l'entretien intégral d'Isabelle Huppert par Anne Sinclair, en cliquant ici