Anne Roumanoff : "C'était viscéral d'arriver à monter sur scène"

"C’est mon métier la scène. C’est là où je suis la plus heureuse, le plus épanouie."
"C’est mon métier la scène. C’est là où je suis la plus heureuse, le plus épanouie." © AFP
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A.D , modifié à
L'animatrice des midis d'Europe 1 a pris la place d'invitée dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, samedi. Au micro, elle a raconté son parcours acharné pour investir les salles de spectacle.
INTERVIEW

Tous les jours sur Europe 1 dans l'émission Ça pique mais c'est bon, Anne Roumanoff sillonne aussi les routes de France pour son spectacle Aimons-nous les uns les autres. La dame en rouge poursuit d'ailleurs sa tournée avec cent nouvelles dates jusqu'à fin juin 2018. Au micro d'Isabelle Morizet, elle a raconté son besoin "viscéral" de la scène.

"Un nombre d’échecs incalculable". Cent dates échelonnées pour assurer un an entier. Une chance pour Anne Roumanoff, heureuse d'avoir réussi à se faire et à garder une place. Cette avalanche de dates la "rassure. C’est mon métier, la scène. C’est là où je suis la plus heureuse, la plus épanouie. Je suis beaucoup plus sereine maintenant que quand j’avais 20 ans." Sa réussite, elle la doit à une envie sans faille. De 12 à 22 ans, elle écume les cours de théâtre "d’une manière passionnée, sans aucun succès", raconte-t-elle. "Tous les examens des écoles de théâtre, je les ai ratés, le Conservatoire je l’ai raté une fois, la Rue blanche trois fois, la Classe libre une fois. Les castings je les ratais. Les courts métrages pas payés, je n’étais pas prise… J’ai eu un nombre d’échecs incalculable", retrace-t-elle.

Entendu sur europe1 :
Mon père m’avait dit 'tu te donnes jusqu'à quel âge pour échouer ?' Je lui avais dit 25 ans. J’ai réussi à gagner ma vie à 22 ans.

"Il y avait un côté de vie ou de mort". Quand elle passe le Conservatoire, c'est alors pour viser la Comédie française. "Je me suis mangée beaucoup de classique et j’adorais ça (...) Je voulais faire du théâtre." Mais son échec l'éprouve. "Quand je n’ai pas eu le premier tour du Conservatoire, c’était un drame, j’ai cru mourir de chagrin. Pour moi, c’était viscéral d’arriver à monter sur scène. Il y avait un côté de vie ou de mort, presque." Entre temps, à 17 ans, elle entre à Sciences-Po. "C’était un peu par défaut. Je me suis dit 'je fais faire ça pour avoir un diplôme si je n’arrive pas à être actrice'. Mais quand je suis rentrée à Sciences-Po, c’était pour être actrice en fait. Mon père m’avait dit 'tu te donnes jusqu'à quel âge pour échouer ?' Je lui avais dit 25 ans. J’ai réussi à gagner ma vie à 22 ans." Sa persévérance lui a donné raison. L'humour a été son Graal.  

L'écriture d'une comédie en cours. "Au début, j’étais tellement contente qu’on veuille bien de moi quelque part que je me suis jetée la tête la première". Elle commence avec un spectacle au Blanc manteau. "J’ai joué neuf mois d’affilée, six fois par semaine dans une salle de 100 places. Je n’osais pas prendre un jour de vacances parce que j’avais peur qu’on me remplace." Son acharnement explique les 100 dates programmées aujourd'hui et sa vision à long terme. Elle s'insurge d'ailleurs qu'on lui demande encore si c'est bien elle qui écrit ses sketchs comme ses chroniques dans Le journal du dimanche. "Ça fait depuis 2009 que j’écris dans le JDD toutes les semaines et il y a encore des gens qui me demandent si j’écris mes chroniques toute seule. J’ai juste envie de les mordre. Je trouve qu’on ne poserait pas cette question à un homme. C’est une preuve de machisme incroyable." Au vu de son parcours, on comprend qu'elle ne s'arrêtera pas. Elle écrit d'ailleurs le scénario d'une comédie pour le cinéma.