8èmes journées nationales de l'archéologie : "la taille du silex sollicite à peu près la même intelligence que pour jouer aux échecs"

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"Il va falloir réfléchir, anticiper tous les coups en vous disant 'si j'enlève ce côté là du bloc, je ne pourrai plus attaquer l'autre côté, donc comment je vais faire'", explique l'archéologue Fabrice Brutus. © Journées nationales de l'archéologie
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Laure Dautriche, édité par L.F.R , modifié à
Adapter sa stratégie, anticiper tous les coups : la taille du silex est comparable à une partie d'échecs, selon l'archéologue Fabrice Brutus.

Creuser pour découvrir notre passé. Les 8èmes Journées nationales de l'archéologie, rendez-vous culturel et scientifique, se tiennent ce week-end. L'objectif est de sensibiliser le public à la diversité du patrimoine archéologique.

Se glisser dans la peau d'un archéologue. Quelque 1.200 manifestations sont prévues dans toute la France avec des portes ouvertes sur des chantiers de fouilles et la mise en place de sept villages de l'archéologie, à Corté, à Lyon, à Marseille et aussi à Paris, aux Archives Nationales, dans le 4ème arrondissement. Les visiteurs pourront notamment se glisser dans la peau d'un archéologue, réaliser une fresque antique, ou encore frapper la monnaie. Fabrice Brutus, archéologue, apprend au public à tailler le silex, de fines lames ou d'autres plus tranchantes, que nos ancêtres utilisaient pour chasser : les hommes préhistoriques maîtrisaient ces gestes à la perfection. 

"Anticiper tous les coups". "C'est très technique, la taille du silex sollicite à peu près la même intelligence que pour jouer aux échecs. Vous avez un bloc de silex qui est toujours différent, mais vous voulez obtenir un même outil, toujours identique. Donc il faut adapter votre stratégie", explique-t-il. "Il va falloir réfléchir, anticiper tous les coups en vous disant 'si j'enlève ce côté là du bloc, je ne pourrai plus attaquer l'autre côté, donc comment je vais faire'. Très honnêtement quand on regarde ce qu'ils faisaient, c'est du grand art", estime-t-il.

On enterre les morts avec ce qu'ils ont de plus beau. A l'intérieur des archives nationales, on découvre aussi des pièces qui datent du 7ème siècle, comme des bijoux et des boucles de ceinture de l'époque mérovingienne. "Ces objets, à l'époque où ils étaient portés, étaient très brillants", raconte Sylvie Robin, conservatrice. "Dans les tombes, on va enterrer les morts avec ce qu'ils ont de plus beau. Les hommes sont plutôt enterrés avec des armes et des boucles de ceinture", souligne-t-elle. Enfin, le public peut également découvrir de précieux plans de fouilles archéologiques datant du 19ème siècle.