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Huile d’olive : des hydrocarbures et des plastiques retrouvés dans des bouteilles en supermarché 

Maud Baheng Daizey . 2 min
Huile d’olive : des hydrocarbures et des plastiques retrouvés dans les bouteilles en supermarché 
Huile d’olive : des hydrocarbures et des plastiques retrouvés dans les bouteilles en supermarché  © Matthew Mirabelli / AFP

Les Français en consomment en moyenne 1.7 litre par an et par habitant. L’association 60 millions de consommateurs a alerté dans un communiqué, le 24 avril, de la présence de plastifiants (dérivés du pétrole) et hydrocarbures dans plusieurs marques d’huile d’olive vierge. Plus de la moitié des huiles des 22 marques testées sont contaminées.  

Une alerte à prendre au sérieux : l’association 60 Millions de consommateurs a annoncé le 24 avril avoir testé 22 marques d’huile d’olive “vierge extra”, et y avoir trouvé des hydrocarbures et des plastifiants interdits dans l’alimentaire dans plus de la moitié des huiles testées.  

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Des dérivés du pétrole détectés “en quantité négligeable” 

“Au premier trimestre 2024, cinquante infractions (fausses étiquettes, non-conformité avec les normes de sécurité, falsification du pays d’origine, dilution avec d’autres huiles) avaient été identifiées aux frontières des pays de l’Union européenne”, a déclaré l’association. Les huiles bios ne sont malheureusement pas épargnées, toutes contenant au moins un plastifiant ou phtalate. 

Deux hydrocarbures sont particulièrement ressortis des analyses, à savoir les MOSH (hydrocarbures saturés d'huiles minérales), qui ont des effets néfastes sur le foie et la rate. On y trouve aussi des MOAH (hydrocarbures aromatiques d'huiles minérales), aux propriétés cancérigènes. L’huile “Eco+” en contient cinq fois plus que la limite autorisée par l’Union européenne.  

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60 Millions de consommateurs ajoute que "sept produits approchent ou dépassent légèrement le seuil, comme Carapelli, Monini et Carrefour bio". D’autres marques contiennent encore plus d’hydrocarbures, comme le rapporte l’association : “Certaines huiles testées contiennent jusqu’à 4,8mg/kg de phtalate."

Des teneurs "encore acceptables" pour Franck Dejean, responsable du département analyse et expertise de l'institut des corps gras et produits apparentés (Iterg), qui rappelle "qu'il y a quelques années, elles pouvaient atteindre 20 à 30mg/kg."

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L’association a également précisé que “toutes les références, bios comme conventionnelles, contiennent un à trois phtalates ou plastifiants”, qui représentent un risque pour la santé et qui sont classés comme “perturbateurs endocriniens.” 

Des précautions des producteurs insuffisantes 

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Les huiles les plus contaminées sont celles des marques Terra Delyssa et Carapelli, tandis que Puget ne contient des traces que d’un plastifiant "en très faible quantité".  

Mais comment les huiles d’olive ont-elles été contaminées ? Par leurs propriétés naturelles tout d’abord : les corps gras absorbent bien plus facilement et en grande quantité ces éléments, eux-mêmes transmis par les cuves, bâches et tuyaux utilisés pour les stocker et les transporter.  

Pourtant, les producteurs européens ne doivent pas utiliser des tuyaux et des cuves susceptibles de contenir des phtalates, comme le stipule l’Union européenne. La contamination des huiles d'olive constitue une preuve de ce manquement à la réglementation européenne.

“Éviter la migration” de ces hydrocarbures et plastifiants “exige de grandes précautions tout au long de la chaîne de fabrication", analyse l’association, qui ajoute que les producteurs, "ne semblent pas assez vigilants" à la qualité de leurs produits.