«Rien ne nous empêche de changer la loi…» : débats en cours à l’Assemblée sur l'allongement de la rétention des sans-papiers
Ce mercredi, un texte proposant d'allonger la durée de rétention des étrangers déjà condamnés et considérés comme dangereux était examiné par les députés à l'Assemblée. Cela intervient neuf mois après la mort de Philippine, tuée par un étranger placé sous OQTF et qui avait été libéré de son centre de rétention administrative à sa sortie de prison.
Les députés examinaient ce mercredi un texte proposant d'allonger la durée de rétention des étrangers déjà condamnés et considérés comme dangereux. Il intervient neuf mois après le décès de la jeune Philippine au bois de Boulogne, tuée par un étranger placé sous OQTF et qui avait été libéré de son centre de rétention administrative à sa sortie de prison.
L'allongement de ces durées de rétention était l'une des toutes premières mesures réclamées par Bruno Retailleau après son arrivée à Beauvau, finalement portée par la droite républicaine.
"Le produit d'un drame"
L'objectif est simple, étendre la durée de rétention en CRA pour la faire passer de 90 à 120 jours, à savoir la durée appliquée en matière de terrorisme. Une règle qui pourrait donc viser désormais les étrangers sous OQTF condamnés pour des crimes ou délits graves et qui représentent une menace pour l'ordre public. Et pour le ministre de l'Intérieur, il y a urgence.
"Ce texte, est le fruit d'un travail parlementaire, mais il est surtout, je crois, le produit d'un drame, la mort tragique de Philippine. Je l'ai souvent dit, quand la règle de droit ne protège plus, alors il faut changer la règle. Rien ne nous empêche, mesdames, messieurs les députés, de changer la loi", assure Bruno Retailleau.
Pas d'entrave du droit européen
Il faut dire que ce texte représente surtout une application concrète de ce qu'avait réclamé Bruno Retailleau dès son arrivée à Beauvau, à savoir, faire bouger les choses, quitte à réformer concrètement l'Etat de droit. Déclaration sur laquelle il avait été vivement critiqué.
Alors le ministre de l'Intérieur rappelle que cette évolution du droit n'entraverait ni le droit européen ni le corpus législatif français. Les débats devraient durer jusque tard dans la nuit, puisque la proposition de loi déjà adoptée au Sénat déchire l'Assemblée nationale. Si elle est soutenue par la droite, le bloc central et le RN, la gauche, en revanche, s'est mobilisée pour l'occasion et affiche en bloc son hostilité contre le texte. Elle crie à la xénophobie.