«Méprisant pour les parlementaires» : certains députés pas convaincus par un potentiel référendum sur la fin de vie
Si Emmanuel Macron a assuré mardi qu'il ne serait pas contre un référendum sur la fin de vie, et ce à plusieurs conditions, des élus de tous bords ont exprimé leurs inquiétudes quant à son recours. Pour certains, cela reviendrait à faire pression sur le Sénat.
Emmanuel Macron s'est dit mardi ouvert à un référendum sur la fin de vie. Et alors que les débats battent leur plein à l’Assemblée nationale, avec l’examen de deux textes, consacrés aux soins palliatifs d’abord et à l’euthanasie et le suicide assisté ensuite, la proposition du chef de l’État a reçu un accueil plutôt glacial des élus de tous bords.
Plusieurs contraintes
Pour les opposants au texte, il s’agit avant tout de mettre un pistolet sur la tempe du Sénat et de forcer la droite sénatoriale, très réservée sur le texte, à faire avancer le débat.
"Ce n’est vraiment pas le bon timing. On n'a aucune certitude sur le vote de ce texte, ça c’est vrai. Mais on ne peut pas contourner le Parlement en disant 'on n’est pas sûrs du vote... Et donc faire appel aux Français'. C’est presque méprisant pour les parlementaires", déplore Annie Vidal, députée Renaissance et rapporteur du texte centré sur les soins palliatifs.
Un avis plutôt partagé par les partisans de la création d’une aide active à mourir, à l’image de Frédérique Meunier, députée LR, qui dénonce une proposition inconséquente. "Je pense que c’est plus pour faire comprendre au Sénat qu’il vaudrait mieux qu’ils trouvent un consensus. Mais venir dire aujourd’hui, 'si vous n’y arrivez pas on fera un référendum', je dirais que ce sont presque des annonces qui sont des coups d’épée dans l’eau", assure cette dernière.
Il faut dire qu’au-delà de l’effet d’annonce, la mise en place concrète d’un référendum sur la fin de vie est compromise par plusieurs contraintes. Pour n’en citer qu’une, le gouvernement devrait, s’il suit la Constitution, commencer par proposer son propre texte sur l’euthanasie avant de pouvoir consulter les Français sur le sujet.