Énergies renouvelables : le débat n’est pas (encore) terminé au sein du gouvernement
Bruno Retailleau veut mettre fin aux financements publiques pour les énergies renouvelables. Une prise de position qui embarrasse l’exécutif alors que la loi Grémillet, au cœur de la discorde, arrive au Sénat. Emmanuel Macron a recadré son ministre de l'Intérieur, provoquant des secousses. Et le débat n'est pas terminé.
C’est une passe d’armes qui illustre les tensions internes à droite, mais aussi entre la droite et l’exécutif. En appelant à supprimer les financements publics aux énergies renouvelables, Bruno Retailleau s’est attiré un recadrage d’Emmanuel Macron. Mais loin de le désarçonner, ce tacle présidentiel semble rendre service au patron des Républicains.
La polémique enfle alors que la proposition de loi du sénateur LR Daniel Grémillet, texte à l’origine du conflit, doit arriver mardi en séance publique au Sénat. Elle reviendra ensuite à l’Assemblée en septembre. Entre-temps, la droite s'attaque à ses propres mesures : un amendement d’un député LR y a ajouté un moratoire sur les énergies renouvelables en contradiction totale avec la version initiale défendue par le sénateur LR lui-même.
Les Républicains doivent se resserrer derrière leur chef
Dans ce contexte confus, les piques de l’exécutif tombent à pic pour le ministre de l'Intérieur. Elles obligent les Républicains à se resserrer autour de leur chef, tout en lui offrant lopportunité marquer sa différence avec la Macronie. Une stratégie claire : parler aux électeurs de droite comme à ceux du Rassemblement national, préoccupés par la hausse de la facture énergétique.
Pour Emmanuel Macron, le risque est réel : en recadrant publiquement sans résultat tangible derrière, il pourrait apparaître désarmé face à une majorité fragile, incapable de discipliner ses ministres ni d’imposer une ligne claire sur la transition énergétique.