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Pourparlers d'Istanbul : le Kremlin dévoile sa délégation, sans Vladimir Poutine

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 3 min
Poutine propose des négociations « directes » avec l'Ukraine : sommes-nous à un tournant de la guerre ?
Illustration. © AFP

Malgré les volontés affichées par son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président russe Vladimir Poutine ne figure pas dans la délégation qui doit se rendre jeudi à Istanbul en Turquie, pour mener des pourparlers entre les deux pays.

Le président russe Vladimir Poutine n'assistera pas jeudi à Istanbul aux pourparlers directs avec les Ukrainiens, malgré l'invitation de son homologue américain Donald Trump qui avait évoqué "la possibilité" d'aller en Turquie si son homologue russe en faisait de même.

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La délégation russe sera menée par le conseiller présidentiel Vladimir Medinski

Le Kremlin a dévoilé mercredi soir les membres de la délégation qui se rendront à Istanbul jeudi pour des pourparlers directs avec les Ukrainiens, sans mention du nom de Vladimir Poutine qui avait été également invité à s'y rendre par son homologue Volodymyr Zelensky.

La délégation russe sera menée par le conseiller présidentiel Vladimir Medinski, le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine et le vice-ministre de la Défense Alexandre Fomine, selon la liste publiée en soirée par le Kremlin. Cette annonce met un terme à la possibilité que le président russe rencontre son homologue ukrainien.

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Ces derniers jours, Volodymyr Zelensky avait appelé Vladimir Poutine à se rendre "en personne" à ces discussions, annoncées par le maître du Kremlin et censées ouvrir un processus diplomatique pour trouver une issue à plus de trois ans d'offensive russe meurtrière en Ukraine.

Premiers échanges entre des représentants russes et ukrainiens

Le président russe, apparu publiquement à plusieurs reprises depuis l'offre de M. Zelensky, avait gardé le silence sur le sujet. C'est en vain que le président brésilien Lula a appelé, lors d'une conversation téléphonique mercredi, son homologue russe à se rendre à Istanbul, selon la présidence brésilienne.

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Donald Trump, qui pousse pour une fin rapide des combats entre la Russie et l'Ukraine, a dit mercredi qu'il y avait "une possibilité" qu'il aille en Turquie si son homologue russe y était aussi. "Je ne sais pas s'il y va. Je sais qu'il voudrait que j'y sois. C'est une possibilité", a déclaré M. Trump.

C'est néanmoins la première fois que des représentants russes échangeraient directement avec des représentants ukrainiens sur l'issue du conflit depuis l'échec des discussions initiales tenues dans la foulée du déclenchement de l'offensive russe à grande échelle en février 2022. M. Zelensky a assuré que l'Ukraine était "prête à toutes les formes de négociations" en vue de mettre fin au conflit déclenché en 2022 par la Russie.

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Questions "politiques" et "techniques"

Le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, a précisé à la télévision russe s'attendre à ce que la réunion ait lieu "dans la matinée" et que des questions "politiques" et "techniques" seraient au menu. Côté ukrainien, Volodymyr Zelensky doit rencontrer à Ankara mercredi ou jeudi le chef de l'État turc Recep Tayyip Erdogan.

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio sera en Turquie pour ces discussions russo-ukrainiennes, comme l'avait annoncé mardi Donald Trump. Mais M. Rubio est attendu vendredi à Istanbul, d'après un haut responsable américain, ajoutant à l'incertitude quant à la date même à laquelle les négociations russo-ukrainiennes se dérouleront.

Pas de "paix dictée" par Moscou

Depuis, la Russie et l'Ukraine campent sur des positions opposées. Vladimir Poutine réclame toujours que l'Ukraine renonce à rejoindre l'Otan et l'assurance de garder les régions ukrainiennes annexées par Moscou. Des conditions inacceptables pour Kiev et ses alliés.

L'Ukraine veut, de son côté, des "garanties de sécurité" solides pour éviter toute nouvelle attaque de la Russie et que l'armée russe, qui contrôle environ 20% de son territoire, s'en retire, malgré les appels de Moscou à accepter "les nouvelles réalités" du terrain.

Les Européens, alliés de l'Ukraine mais qui peinent à se faire entendre, ont menacé la Russie de sanctions "massives" si celle-ci n'acceptait pas un cessez-le-feu dans les prochains jours. En attendant, l'UE a approuvé mercredi un 17e paquet de mesures à son encontre.

Dans ce contexte mouvant, le chancelier allemand Friedrich Merz a exhorté les autres États européens et les Américains à maintenir "la plus grande unité possible" et refuser une "paix dictée" par Moscou. Parmi les pays proches de la Russie, la Turquie, qui avait accueilli une partie des premiers pourparlers en 2022, a salué ces derniers jours un "tournant historique" après l'annonce des discussions directes, tandis que la Chine, partenaire fidèle de Moscou, a dit espérer un accord de paix "durable et contraignant".

Dans cette effervescence diplomatique, une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des États membres de l'Otan, prévue de longue date, a lieu mercredi et jeudi à Antalya, en Turquie, pour évoquer la hausse des dépenses militaires des pays de l'Alliance atlantique.