Guerre en Ukraine : Donald Trump prêt à aller en Turquie si Vladimir Poutine s'y rend aussi
Le président américain Donald Trump pourrait se rendre en Turquie si le président russe Vladimir Poutine s'y déplace pour des pourparlers avec le chef d'Etat ukrainien, Volodymyr Zelensky, concernant la guerre en Ukraine. Ce dernier exhorte le locataire de la Maison Blanche de s'y rendre afin de convaincre le président russe d'accepter une rencontre.
Donald Trump a évoqué mercredi la "possibilité" de se rendre en Turquie si le président russe Vladimir Poutine s'y déplace pour des pourparlers avec le chef d'Etat ukrainien, Volodymyr Zelensky, concernant la guerre en Ukraine. "Je ne sais pas s'il y va. Je sais qu'il voudrait que j'y sois. C'est une possibilité", a dit le président américain aux journalistes à bord de son avion, après avoir quitté l'Arabie saoudite et avant d'arriver au Qatar.
"Notre programme demain est complet", a-t-il ajouté en référence à sa visite officielle à Doha, qui sera suivie mercredi d'un déplacement à Abou Dhabi, "mais cela ne veut pas dire que je ne le ferais pas pour sauver beaucoup de vies, avant de revenir" dans le Golfe. Donald Trump a rappelé que le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio participerait pour sa part aux discussions sur l'Ukraine à Istanbul prévues jeudi. "Marco y va, et Marco a été très efficace", a-t-il déclaré.
Le Kremlin refuse de révéler la composition de sa délégation en partance pour la Turquie
Le président américain s'est par ailleurs entretenu mercredi avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier s'est joint à distance à une entrevue avec le président syrien islamiste Ahmad al-Chareh et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, organisée à Ryad. Lors de cette discussion à quatre, la guerre entre la Russie et l'Ukraine a été évoquée, selon la Maison Blanche.
Le Kremlin a refusé à nouveau mercredi de révéler la composition de la délégation russe qui doit se rendre en Turquie pour échanger directement jeudi avec des représentants ukrainiens, ce qui serait la première fois depuis le printemps 2022. "La délégation russe attendra la délégation ukrainienne à Istanbul le jeudi 15 mai", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Pressions de Volodymyr Zelensky
Volodymyr Zelensky exhorte Donald Trump à faire le déplacement afin de convaincre Vladimir Poutine d'accepter une rencontre en face-à-face pour négocier l'issue de la guerre. "Si (le président américain Trump) confirmait sa participation, je pense que cela donnerait un élan supplémentaire pour que Poutine vienne", a affirmé mardi soir à Kiev le président ukrainien. "C'est sa guerre", a-t-il souligné, "donc les négociations doivent se faire avec lui".
Dès le début de son deuxième mandat, Donald Trump a promis de mettre fin immédiatement à la guerre en Ukraine. Il a fortement mis sous pression Volodymyr Zelensky, qu'il avait sèchement critiqué lors d'une rencontre houleuse à la Maison Blanche le 28 février. Depuis, l'administration Trump s'est dite frustrée par la Russie, qui a ignoré une offre soutenue par l'Ukraine pour un cessez-le-feu initial de 30 jours.
Marco Rubio a plusieurs fois menacé d'abandonner les efforts diplomatiques avec Moscou en l'absence de progrès, estimant que les Etats-Unis avaient d'autres priorités. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a lui assuré mercredi depuis Pékin qu'il allait personnellement pousser son "camarade Poutine" à aller à Istanbul le 15 mai pour parler directement avec Volodymyr Zelensky. Le président américain a entamé mardi en Arabie saoudite une tournée dans le Golfe, son premier grand déplacement international si l'on excepte un aller-retour à Rome pour les funérailles du pape François.