Flottille pour Gaza : Un vieux rafiot et une "immense opération de communication, dénonce Raphaël Stainville
Au micro d'Europe 1 13h, Raphaël Stainville a livré son analyse sur l'officialisation du départ de deux élues La France insoumise pour Gaza à bord d'un navire pro-palestinien. "C’est d’abord une immense opération de communication", selon ce journaliste, car "on n’en serait pas là si le Hamas ne faisait pas régner la terreur à Gaza".
Deux élues de La France insoumise, Gabrielle Cathala (députée) et Emma Fourreau (eurodéputée), s’apprêtent à embarquer sur un navire pro-palestinien à destination de Gaza, dans une opération qualifiée de "symbolique" par ses organisateurs. Mais pour le journaliste Raphaël Stainville, cette initiative relève davantage du coup médiatique que de l’action humanitaire.
"Leur flottille, c’est un vieux rafiot qui menace déjà naufrage", ironise Raphaël Stainville. À ses yeux, le Handala, navire affrété par le collectif "Flottille pour la liberté", n’a que peu de chances de franchir le blocus israélien. "Je ne sais même pas s’ils arriveront à traverser la Méditerranée", ajoute-t-il, pointant une manœuvre vouée à l’échec plus qu’une réelle mission de secours.
"Une immense opération de communication"
Ce qui l’inquiète surtout, c’est la dimension politique et médiatique de cette opération. "C’est d’abord une immense opération de communication. Ces deux députées sont armées de leur téléphone portable, où on aura droit à leur sermon tous les jours", déplore le journaliste. Pour lui, la cause humanitaire n’est qu’un prétexte : l’objectif est de saturer les réseaux sociaux de messages militants, loin des réalités de terrain.
Car Gaza ne se résume pas, selon lui, à une zone à secourir sans conditions. "On pourrait se soucier davantage du sort des Gazaouis si le Hamas ne détournait pas l’immense majorité de l’aide humanitaire", affirme Raphaël Stainville. Il rappelle que l’organisation islamiste terrorise la population et n’hésite pas à assassiner ceux qui coopèrent avec certaines ONG, y compris des humanitaires américains.
Un précédent en juin dernier
La mission des deux élues LFI s’inscrit dans une stratégie plus large : briser symboliquement le blocus israélien en s’extrayant des circuits officiels. Le précédent du Madleen, stoppé net en juin par la marine israélienne, illustre les limites d’une telle approche. "On n’en serait pas là si le Hamas ne faisait pas régner la terreur à Gaza", insiste Stainville, pour qui le cœur du problème est délibérément éludé par ces élues.
Israël encadre désormais certaines livraisons humanitaires par voie terrestre et prévient que tout navire non autorisé sera intercepté. Le gouvernement français, de son côté, reste silencieux sur l’initiative de ses députées, qui n’agissent dans aucun cadre diplomatique ou humanitaire reconnu.
Pour Raphaël Stainville, le message est limpide : "Ce n’est pas une mission humanitaire. C’est une mise en scène politique sur fond de tragédie réelle".