À travers un nouveau paquet de sanctions, l'Union européenne déterminée à démanteler la «flotte fantôme» de la Russie
L'Union européenne a adopté mercredi un 17e paquet de sanctions contre la Russie, ciblant la "flotte fantôme" lui permettant de contourner certaines restrictions. Le symbole de sa volonté de porter un véritable coup de massue à l'économie russe, et de faire pression concernant l'acceptation d'un cessez-le-feu en Ukraine.
Jour J à Istanbul. L'Ukraine et la Russie se rencontrent ce jeudi en Turquie, exactement là où les discussions s’étaient arrêtées au printemps 2022, entre les ministres des Affaires étrangères des deux belligérants.
En amont, un 17ème paquet de sanctions a été adopté mercredi par l'Union européenne, ciblant la flotte fantôme russe, estimée à 430 navires selon un rapport de l’École d’économie de Kiev.
Le "consensus euro-américain se dessine"
Ces navires sont vétustes, mal assurés et leurs équipages sont peu expérimentés. Ils changent leurs pavillons et transbordent du pétrole en pleine mer. Idéal pour rester intraçables et échapper aux contrôles sur les prix du baril plafonnés par les sanctions.
Résultat : les revenus russes sont à flot. "Maintenant, les Américains et les Européens vont être prêts à passer à la phase B, c'est-à-dire les sanctions massives qui ont été promises", détaille Antoine Arjakovsky, directeur de recherche au collège des Bernardins, spécialiste des relations russo-ukrainiennes.
"C'est aussi les sanctions européennes qui, peut-être, pourraient enfin bloquer la flotte fantôme. C'est un arrêt de mort pour l'économie russe si ces sanctions massives sont adoptées. Jusqu'à présent, les Européens n'ont pas eu suffisamment de cohésion, d'audace et de témérité pour prendre ces décisions. Mais là, je crois que cette cohésion, ce consensus euro-américain se dessine. Et Poutine pourrait se trouver très embarrassé s'il n'acceptait pas ce cessez-le-feu", ajoute-t-il.
345 navires fantômes sont désormais dans le collimateur de l'Union européenne, à traquer sur la route de l’Inde et de la Chine. Le pétrole y est notamment raffiné, avant d’être vendu sous forme de produits dérivés… en Europe.