REPORTAGE - Comment l'aéroport Roissy Charles de Gaulle contrôle-t-il l'afflux de colis de faible valeur venus de Chine ?
Ce mardi, le gouvernement a présenté un plan pour ralentir le flux massif de petits colis envoyés en France depuis la Chine et d'une valeur de moins de 150 euros. Plusieurs mesures ont donc été renforcées, dont le contrôle des douaniers. Comment procèdent-ils ? Exemple dans l'un des entrepôts de l'aéroport Roissy Charles de Gaulle.
Les sites d'e-commerce chinois, comme Shein et Temu, ont brassé 800 millions de colis d'une valeur inférieure à 150 euros en France. Le gouvernement a présenté ce mardi matin son plan pour essayer d'endiguer ces flux massifs. Pour ce faire, les services des douanes vont multiplier les contrôles de ces produits souvent contrefaits ou "non conformes". Illustration dans l'un des entrepôts qui inspectent ces colis, à l'aéroport Charles de Gaulle à Roissy.
En 2024, 145 colis par seconde sont arrivés en Europe
Cet immense hangar, parmi des dizaines d'autres tout près de l'aéroport, fait contrôler chaque colis en plusieurs étapes. "On a un colis ici qui est un peu volumineux et qui a été déclaré pour une valeur très minime à 90 euros donc on va contrôler en fait la conformité entre la valeur et ce qui nous est présenté", explique Isabelle Dignocourt, chef divisionnaire spécialisée dans le fret aérien et illustre la première étape.
Quand les douaniers ouvrent un colis, 94% des produits sont constatés "non conformes". C'est par exemple le cas de cette paire de baskets très à la mode. "Rien qu'à l'odeur, on n'est pas sur du cuir, on est vraiment sur du plastique", constate Isabelle.
Et au-delà de la très répandue contrefaçon, il y a aussi des risques pour la sécurité des consommateurs. "Alors l'air fryer, il n'est pas super qualitatif, clairement, il y a un risque d'électrocution, d'incendie, c'est-à-dire que vous le branchez chez vous et puis il expose", raconte-t-elle.
L'an dernier, en Europe, 145 colis par seconde sont arrivés. Un ras de marée qui a un coût. "Nous ne souhaitons pas que les contribuables français aient à payer pour contrôler ces produits qui nous envahissent et que nous fassions payer aux plateformes un petit montant forfaitaire. On parle de quelques euros", assure la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Et cet argent permettrait de financer l'objectif du triplement des contrôles par les douanes.