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«De l'antisémitisme contemporain» : aux Francofolies de Spa, le chanteur Amir victime d'une campagne de boycott

Romain Rouillard - Mis à jour le . 2 min
Le chanteur Amir est victime d'une campagne de boycott
Le chanteur Amir est victime d'une campagne de boycott © Valery HACHE / AFP

Plusieurs artistes ont annulé leur venue aux Francofolies de Spa (Belgique) en raison de la présence du chanteur franco-israélien Amir. La direction du festival n'a pas souhaité déprogrammer l'artiste tandis que la Licra a estimé qu'il était victime de la "sottise militante".

Un festival qui prend une tournure polémique. Alors qu'ils devaient se produire aux francofolies de Spa (Belgique) du 17 au 20 juillet, plusieurs artistes ont décidé d'annuler leur venue. En cause, la présence du chanteur franco-israélien Amir, à qui certains prêtent un soutien à la politique de Benjamin Netanyahou. 

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C'est le cas par exemple de la chanteuse franco-suisse Yoa ou des deux musiciennes du collectif belge "Who’s That Girl". "J’ai décidé de me retirer des Francofolies de Spa. Pas possible pour moi de jouer sur une line-up avec un ancien soldat de l'armée israélienne, surtout vu le contexte actuel et son soutien affiché à cette politique. Je préfère rester alignée avec mes valeurs et mon engagement pour la Palestine", a ainsi déclaré sur les réseaux sociaux Dj Raql, membre du duo belge. 

"Une polémique particulièrement choquante" 

En tant que citoyen israélien, Amir a effectivement servi au sein de Tsahal comme sergent-chef dans les renseignements de l'Armée de défense du pays. La durée de ce service militaire est de deux ans et huit mois pour les hommes et de deux ans pour les femmes. 

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Une obligation pour tous les jeunes israéliens de 18 ans que semblent ignorer ces artistes, dont l'attitude fait bondir Élie Korchia. Le président du Consistoire central israélite de France dénonce "une polémique particulièrement choquante" qui "n'a pas lieu d'être". Selon lui, ces artistes opèrent "une stigmatisation en tant qu'israélien" contre Amir. "C'est le symbole d'un certain antisionisme primaire qui est, en réalité, de l'antisémitisme contemporain", assure Élie Korchia. 

La direction du festival ne cède pas

Auprès d'Europe 1, il appelle à la condamnation des personnes à l'origine de ce boycott et souhaiterait davantage de prises de parole dans le milieu artistique. "J'aimerais que des voix s'élèvent beaucoup plus fortement et avec beaucoup plus de force pour soutenir Amir", déclare-t-il, ajoutant que cette campagne de boycott "va totalement à l'encontre des valeurs qui sont portées dans notre pays par rapport à un artiste comme Amir". 

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En dépit des demandes de déprogrammation, la direction du festival a bien maintenu la présence de l'artiste tricolore. "Concernant Amir, aucune prise de parole propagandiste n’a jamais été observée sur scène. (…) Nous ne sommes pas en mesure d’évaluer moralement sa trajectoire personnelle autrement que par ses chansons traitant de thèmes universels et consensuels, tels que l’amour, la fête, la quête de soi et la résilience" , écrit la direction du festival dans un communiqué. Dans un message sur le réseau X, l'organisation antiraciste française Licra a apporté son soutien à Amir, estimant qu'il était "victime de la sottise militante".