Internet : le déploiement de la fibre creuse les inégalités et risque d'augmenter les tarifs

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11,1% des consommateurs sont désormais "inéligibles à un Internet de qualité", rappelle l'UFC-Que Choisir © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
L'UFC-Que Choisir dénonce une fracture numérique grandissante entre les territoires pourvus d'un Internet très haut débit et ceux qui n'ont pas accès à un Internet de qualité.

Le déploiement de l'Internet très haut débit laisse de côté une part croissante du territoire français et les modalités de sa mise en oeuvre risquent d'augmenter fortement le prix des abonnements, déplore mardi l'UFC-Que Choisir dans une étude.

Une fracture numérique grandissante. L'association de consommateurs dénonce une fracture numérique grandissante puisque 11,1% des consommateurs sont désormais "inéligibles à un Internet de qualité", soit un débit supérieur à trois mégabits par seconde (Mbit/s) et ils sont "majoritairement dans les petites communes".

L'UFC-Que Choisir relève que les modalités de déploiement du très haut débit renforcent cette fracture numérique puisqu'il s'est concentré en premier lieu dans les zones très denses. "Le meilleur du très haut débit est accessible pour moins de 1% des habitants en Creuse ou en Dordogne, alors qu'il l'est pour plus de 90% des habitants à Paris ou dans les Hauts-de-Seine", explique l'association dans un communiqué.

Une couverture totale du territoire encore loin. Cette fracture n'est pas près de se résorber, selon l'association de consommateurs qui estime que le plan France Très Haut débit, qui promet une couverture totale du territoire pour 2022, ne sera pas tenu et ses objectifs atteints seulement en 2035, au rythme actuel des déploiements. Afin d'y remédier, l'UFC-Que Choisir demande donc au gouvernement "d'orienter en priorité ses financements dans les réseaux de l'Internet fixe dans les zones aujourd'hui dépourvues d'un Internet de qualité".

Les tarifs de la fibre devraient augmenter. L'association craint parallèlement une flambée des tarifs avec la fibre, dont le coût de l'abonnement pourrait être jusque "un tiers de plus qu'aujourd'hui, compte tenu de coûts de raccordements plus élevé pour les opérateurs". L'UFC-Que Choisir demande donc à l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) et au gouvernement de ne pas augmenter les tarifs sur les réseaux cuivrés. Cette option est pourtant envisagée pour accélérer la migration des clients de l'ADSL vers la fibre dans les zones où cette dernière est désormais présente.