patinage 5:27
  • Copié
Laetitia Drevet , modifié à
Alors que le milieu du patinage artistique est secoué par les révélations de Sarah Abitbol, le président de la fédération, Didier Gailhaguet, a convoqué samedi un conseil fédéral, seule instance à pouvoir le destituer. Mais Damien Boyer-Gibaud, qui réclame son départ depuis lundi, préfère ne pas se réjouir trop vite, explique-t-il au micro d'Europe 1. 
INTERVIEW

La fronde des entraîneurs s'organise. Alors que le milieu du patinage artistique est secoué par les révélations de Sarah Abitbol, qui accuse son ancien entraîneur, Gilles Beyer, de l'avoir violée à de multiples reprises, plusieurs présidents de clubs réclament la démission du patron de la fédération (FFSG), Didier Gailhaguet. A la tête du club de danse sur glace d'Anger, Damien Boyer-Gibaud fait partie des frondeurs. "Je demande son départ, je l'assume complètement", affirme-t-il au micro d'Europe 1. 

Un conseil fédéral a été convoqué par Didier Gailhaguet, et aura lieu samedi matin. C'est la seule instance qui, selon les statuts de la FFSG, peut destituer le président, par un vote à la majorité des deux tiers des 31 membres, à condition que la question soit mise à l'ordre du jour. "Je reste méfiant", nuance Damien Boyer-Gibaud. "J’espère et je fais confiance aux membre du conseil fédéral pour prendre la bonne décision. Mais qu’il le convoque lui-même, ça pose question."

"Il est important que les gros clubs se réveillent"

Au sein de la fédération, explique Damien Boyer-Gibaud, le nombre de voix d'un club est proportionnel à son nombre d'adhérents. "Il est important que les gros clubs se réveillent, se rendent comptent de l'immoralité qui secoue notre sport", appelle-t-il. Pour l'instant, une dizaine de clubs se sont joints à lui. Aux autres, il n’adresse "aucun reproche". "Je comprends l'inquiétude de tout le monde", appuie-t-il. 

Sommé depuis lundi par la ministre des sports, Roxana Maracineanu, de démissionner de son poste, Didier Gailhaguet lui avait dans un premier temps opposé un refus catégorique. Jeudi, il avait finalement assuré qu'il envisagerait de démissionner, si cette décision était le seul moyen de "débloquer" la situation. Pour Damien Boyer-Gibaud, il en va de sa "responsabilité morale". "Il a fait beaucoup de belles choses pour la fédération, c'est un gros bosseur. Je ne suis pas pour faire son procès. Mais je suis choqué de voir qu'il s'accroche plus au poste qu'à l'honneur", souligne-t-il. Pour bien faire, poursuit-il, il faudrait selon lui remettre "tout le système à plat", et renouveler l'intégralité du conseil fédéral.