Transat Jacques-Vabre : la nouvelle génération de monocoques se dévoile

Le bateau "Safran" pour la Transat Jacques-Vabre (1280x640) Charly TRIBALLEAU/AFP
"Safran" est l'un des six monocoques disposant de "foils" (ici protégé d'une housse jaune fluo) pour améliorer la navigation. © Charly TRIBALLEAU/AFP
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Corinne Boulloud et Nicolas Rouyer avec O.A. , modifié à
VOILE - La transat en double, qui relie Le Havre à Itajai au Brésil, s'élance dimanche. Elle est marquée par l'apparition de nouveaux monocoques plus performants.

Dimanche, parmi les 42 équipages qui vont prendre le départ de la Transat Jacques-Vabre, fameuse course en équipage qui relie Le Havre à Itajai, au Brésil, six vont particulièrement retenir l'attention. Ce sont les monocoques de nouvelle génération, qui, comme leurs grands frères, les multicoques, disposent de "foils" sur le côté. Un foil, qu'est-ce c'est ? Il s'agit d'une sorte d'aile située sur le côté d'un bateau et censée améliorer sa flottabilité. On serait même tenté de dire sa volatilité, tant cela donne le sentiment par moments que l'engin survole l'eau.

Le foil, comment ça marche ? Gitana Team nous l'explique :

"C’est une petite révolution. Les formes de carène sur les bateaux ont beaucoup évolué et il y a donc l'arrivée de ces nouveaux appendices. On en est à la version 1 mais c’est sûr que c’est l’avenir vu les gains de performance que ça apporte à certaines allures", reconnaît au micro d'Europe 1 Charles Caudrelier, qui sera aux commandes d'"Edmond de Rothschild" avec Sébastien Josse. "Le foil soulève la coque hors de l’eau et rajoute de la puissance en plus. Ça donne des sensations différentes, des sensations proches de celles que l'on peut éprouver sur un multicoque."

Un test avant le Vendée Globe. Armel Le Cléac'h sera lui aussi embarqué sur l'un de ces nouveaux monocoques, "Banque Populaire VII", avec Erwan Tabarly, neveu d'Eric. "On connaît bien les dérives classiques droites mais ici, c’est une sorte d’aile d’avion sur les cotés", détaille le skipper au micro d'Europe 1. A naviguer, ça donne des bateaux un peu plus volages à certaines allures. C’est assez impressionnant, on pense que ça va marcher, on n’en est pas encore sûr à 100 %. C’est pour ça que la Transat Jacques-Vabre est importante pour nous."

Importante car cette Transat Jacques-Vabre, d'une dizaine de jours, est un test grandeur nature en vue du prochain Vendée Globe, épreuve en solitaire, sans escale et sans assistance, limitée aux seuls monocoques.

Une efficacité qui dépend de la météo. Michel Desjoyeaux a lui choisi de s'élancer avec Paul Meilhat sur un monocoque "ancienne" génération (2011), "SMA", qui ne dispose pas de ces étonnants appendices latéraux. "C’est la première fois dans l’histoire qu’un bateau de nouvelle génération va, à certaines allures, plus vite et même beaucoup plus vite que certains autres", reconnaît Desjoyeaux au micro d'Europe 1. "Mais à d’autres allures et avec une météo différente, il va sensiblement moins vite. Ainsi, si on prend les conditions météo de la dernière Transat Jacques-Vabre, à mon sens, les bateaux de nouvelle génération ne seraient pas devant. Mais quoi qu’il arrive sur cette transat, ça ne sera pas le verdict de ce qui se passera dans un an au Vendée Globe." Le départ du Vendée Globe 2016-17 sera donné le 6 novembre depuis les Sables d'Olonne. Le vainqueur de la précédente édition, en 2012-13, François Gabart, est au départ de la Transat Jacques-Vabre, mais sur un multicoque ("Macif").