Tour de France : Barguil increvable, Froome intouchable

Warren Barguil Izoard PHILIPPE LOPEZ / AFP 1280
Warren Barguil a remporté sa deuxième victoire d'étape sur le Tour de France, au sommet du légendaire col d'Izoard. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
  • Copié
, modifié à
Warren Barguil, héroïque, a remporté jeudi sa deuxième victoire d'étape au sommet de l'Izoard. Chris Froome, impressionnant, reste Maillot jaune et file vers son quatrième succès sur la Grande Boucle.

D'un côté, l'ardeur et la fougue. De l'autre, la maîtrise et l'emprise. Warren Barguil et Christopher Froome ont livré, chacun à leur manière, un sacré numéro, jeudi, lors de la 18ème étape du Tour de France. Le Français en remportant une magnifique victoire au sommet du mythique col d'Izoard, sa deuxième sur cette édition. Le Britannique en préservant son Maillot jaune de leader, domptant les tentatives désespérées de ses rivaux, à trois jours de l'arrivée à Paris. Romain Bardet, troisième de l'étape juste devant Froome et Uran, peut tout de même se consoler avec la deuxième place au classement général. 

Les trois infos à retenir :

  • Warren Barguil, assuré de remporter le Maillot à pois, a remporté jeudi sur l'Izoard sa deuxième étape sur le Tour.
  • Chris Froome, intouchable, conserve son Maillot jaune et file vers son quatrième Tour de France.
  • Romain Bardet passe deuxième du classement général, à 23 secondes de Froome, mais six secondes seulement devant Uran

Un héros nommé Barguil. Que le maillot à pois lui va bien. Warren Barguil, assuré de remporter le classement de la montagne à l'arrivée des Champs-Élysées, le Breton a encore prouvé à qui en doutait qu'il était bien le meilleur grimpeur. Après une victoire de prestige acquise en plein 14-Juillet, le jeune Français de 25 ans a franchi en solitaire la ligne d'arrivée de cette prestigieuse et dantesque 18ème étape. La cinquième d'un Français depuis le départ du Tour 2017. 

À six kilomètres de l'arrivée, "Wawa", à plus d'1'30" de la tête, a subitement déployé ses ailes pour fausser compagnie au groupe Maillot Jaune. Avalant un à un les adversaires qui se trouvaient sur sa route, le coureur de la Sunweb s'est finalement envolé pour de bon au passage de la flamme rouge, supplantant le dernier rescapé de l'échappée initiale de... 54 coureurs, le Colombien Darwin Atapuma, qui avait débordé le Kazakh Alexey Lutsenko avant les 6 derniers kilomètres.

"Je m'impressionne".  "J'ai toujours du mal à réaliser", a-t-il confié, une fois la ligne franchie et ses larmes séchées. "Après beaucoup de malchance, la chance tourne enfin, j'ai eu beaucoup de gros problèmes mais je n'ai jamais rien lâché et, aujourd'hui, ça paie. (…) Je n'y croyais pas trop, beaucoup ont cru en moi et m'ont dit 'avec la fraîcheur que tu as, sur le Tour, tu vas vraiment t'impressionner' et ouais, je m'impressionne". Et tous les amateurs de cyclisme avec.

Bardet n'a rien pu faire... Son compatriote Romain Bardet n'a en revanche rien pu faire pour détrôner Chris Froome. Le Français d'AG2R-La Mondiale a pourtant tenté de forcer le destin, à 2,6 km du sommet final. Mais le Britannique, encore impressionnant de facilité, a parfaitement maîtrisé les attaques de ses poursuivants pour préserver son Maillot jaune. Épuisé après la course, terminée à la troisième place, à 20 secondes de Barguil et juste devant Froome, l'Auvergnat a reconnu : "J'ai cru que j'allais m'asphyxier en passant la ligne. J'ai vraiment tout donné !". "Je l'ai joué tactiquement, j'ai fait croire à Froome que je n'étais pas super. J'ai fait la course qu'il fallait", a ajouté Bardet, qui a fait travailler son équipe dès le haut du col de Vars pour préparer la montée finale.

LE FILM - Revivez la 18ème étape entre Briançon et l'Izoard

...Mais s'en contentera. Mais Romain Bardet n'a pas tout perdu, loin de là. Pointé à 23 secondes du Britannique au classement général, il a probablement assuré sa place sur le podium final. Et a délogé Rigoberto Uran de la deuxième place, à trois jours de l'arrivée à Paris. Le Colombien n'a toutefois pas dit son dernier mot : il n'est qu'à six secondes du Français.

Froome, la voie royale. Une bataille qui ne devrait pas vraiment préoccuper Chris Froome. Le coureur de la Sky, sauf catastrophe, file comme une flèche vers un quatrième succès sur la Grande Boucle. Le tout sans avoir remporté une seule étape, ce qui n'est arrivé qu'à six reprises dans l'histoire de la course. Il n'empêche : tout le monde a pu voir jeudi sa supériorité.

Samedi sera déterminant. La journée de vendredi, marquée par une étape de plaine, la plus longue de l'épreuve avec 222,5 kilomètres entre Embrun et Salon-de-Provence, ne devrait pas perturber les choses. L'ordre du podium, se jouera en revanche le lendemain, à Marseille, à l'occasion du contre-la-montre de 22,5 kilomètres. Mais encore une fois, Chris Froome, n'a pas énormément de souci à se faire

 

Le classement de l'étape :

1. Warren Barguil (FRA/SUN) les 179,5 km en 4h40'33
2. Darwin Atapuma (COL/EAU) à 0'20.
3. Romain Bardet (FRA/ALM) 0'20.
4. Christopher Froome (GBR/SKY) 0'20.
5. Rigoberto Uran (COL/CAN) 0'22.
6. Mikel Landa (ESP/SKY) 0'32.
7. Louis Meintjes (RSA/EAU) 0'37.
8. Daniel Martin (EIR/QST) 0'39.
9. Simon Yates (GBR/ORI) 0'59.
10. Alberto Contador (ESP/TRE) 1'09.

Le classement général :

1. Christopher Froome (GBR/Sky) 78h08'19.
2. Romain Bardet (FRA/ALM) à 0'23.
3. Rigoberto Uran (COL/CAN) 0'29.
4. Mikel Landa (ESP/SKY) 1'36.
5. Fabio Aru (ITA/AST) 1'55.
6. Daniel Martin (EIR/QST) 2'56.
7. Simon Yates (GBR/ORI) 4'46.
8. Louis Meintjes (RSA/EAU) 6'52.
9. Warren Barguil (FRA/SUN) 8'22.
10. Alberto Contador (ESP/TRE) 8'34.