"Raymond Poulidor est l'enfant de la France des cuisines et de la toile cirée"

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François Dujarrier
Adulé à travers toute la France, Raymond Poulidor restera comme l'un des sportifs les plus appréciés dans la mémoire du sport français. Au micro de Christophe Hondelatte, Christian Laborde, auteur de "Duel sur le volcan" explique les raisons de la popularité de Raymond Poulidor. 

Au delà de la légende sportive, Raymond Poulidor a joui d'une immense côte de popularité auprès du public français. Invité du débrief de Christophe Hondelatte qui a consacré un de ses récits au mythe Raymond Poulidor, sur Europe 1, Christian Laborde, auteur de "Duel sur le volcan" évoque la popularité de Poulidor, qui, selon lui, vient avant tout de son nom : "Il faut bien l'écouter ce nom, il nous parle beaucoup."

"Dans Poulidor, il y a 'poule', c'est à dire à la fois la poule de la basse-cour. Mais la poule devient 'pou-poule', des chansons 'popu'". Dans Poulidor, il y a aussi 'Pouli', la poulie au dessus d'un puits, la margelle du puits. Tout ça, si vous voulez, c'est de l'or. C'est l'or de Poulidor. Il y a quelque chose de merveilleux. Le nom sonne et que voulez-vous... On est tombé amoureux , on s'est attaché à ce nom extraordinaire de Poulidor. Il est déjà légendaire par son nom", ajoute l'écrivain.  

 

 

Et cela colle parfaitement avec les origines très rurales de Raymond Poulidor. "Raymond Poulidor est l'enfant de la France des cuisines et de la toile cirée (...) La France du clocher, de l'école, de la mairie, de la fête du village, du bal du village et du 14 juillet. Il est l'enfant de ça, Raymond Poulidor. Et donc la France rural, qui est une France majoritaire dans les années soixante et soixante-dix, va évidemment retrouver dans Raymond Poulidor, quelqu'un qui l'a représente. Anquetil est l'enfant de la ville, pourrait-on dire. C'est un champion urbain. Raymond Poulidor, c'est la terre", rétorque-t-il. 

Christian Laborde compare Raymond Poulidor avec un autre coureur, originaire d'un petit village des Landes... "C'est un point commun avec André Darrigade, fils de métayer. D'ailleurs, il m'avait dit 'il faut à tout prix que je devienne champion de cyclisme pour ne pas rester fils de métayer'. Donc il est parti de la terre, il a fait la carrière que l'on sait André Darrigade en étant notamment champion du monde. Ce sont deux routes identiques : On s'arrache de la terre et on se fait une nouvelle vie. Et cette nouvelle vie va combler Raymond Poulidor", au-delà même du fait de gagner, ce qu'il avait magistralement fait en 1961 lors de Milan-San Remo pour sa première grande victoire. Mais aussi comme lors du Tour de France 1964, édition marquée par le duel entre Raymond Poulidor et Jacques Anquetil